Département, région, pays, continent, l’actualité récente nous parle de changer, supprimer, conforter des positions géographiquement délimitées selon des critères plus ou moins raisonnés. Il y a ceux qui sont pour et tous les autres qui sont contre. Il y a ceux qui pensent que les choses seront mieux organisées et tous les autres qui pensent que c’était mieux avant, donc que ça sera pire après. Logique. Il y a ceux à qui on demandera de s’exprimer et tous ceux qui ne seront pas consultés ou qui resteront muets. Le problème, c’est qu’à force de tromper sur la marchandise, on perd la confiance du client et le fonds de commerce s’en trouve affaibli. C’est comme ça qu’on penche du côté obscur de la Force. On peut ne pas être d’accord et râler. Mais on n’a pas le droit ensuite de venir se plaindre parce qu’on a misé sur un cheval de Troie au lieu des autres, les boiteux à la robe faussement brillante de cirage. La brosse à reluire fonctionne bien sur le bois du cheval guerrier, moins bien sur les autres, trop usés par les pratiques malhonnêtes. Que peut-on reprocher à ceux qui nourrissent le côté obscur ? Une absence de culture ? Une absence de raison ? Une absence d’espoir ? Probablement tout à la fois. Mais doit-on pour autant se laisser mener par le chant de sirènes aussi trompeuses et sournoises ?
Pendant ce temps, les poissons de la réserve vont et viennent. Ils se regroupent et se reproduisent dans ce périmètre de protection relative. Quelle conscience ont-ils de cette zone délimitée en surface par des balises qui servent à définir un secteur aux règles différentes ? Des mérous sortent et vont s’établir ailleurs. On le constate. On constate aussi qu’ils ne restent pas longtemps. En dehors de la zone de protection, on vit peut-être moins vieux…
Et pour nous, quelle est notre zone de protection ? A l’intérieur de quoi ? De nos frontières ? De notre logement ? Et même là, faut-il être armé ? Faut-il ne plus sortir sans être équipé pour parer à toute éventualité ? Faut-il vivre dans la peur ? D’où vient cette peur ? Qui nous l’instille ? Qui exacerbe nos impressions d’insécurité et de décrépitude ? Qui focalise nos ennuis sur des causes aisément identifiables ? C’est facile, tout ça est très facile. Et le pire, c’est que ça marche ! Parce que c’est simpliste, parce que c’est tentant.
On peut refuser de se faire embobiner et regarder avec ses propres yeux. On peut essayer de sauvegarder ses neurones et tenter de s’en servir, tant qu’on nous en laisse encore le droit. Refuser de gober, se faire sa propre opinion avec ses neurones, que voilà des idées subversives ! J’en profite tant que je peux, en attendant l’été.
L’été ? C’est bientôt, officiellement. Encore une chose à vérifier par soi-même…
Idle talk
And hollow promises
Cheating Judases
Doubting Thomases
Don't just stand there and shout it
Do something about it
(M. L. Gore)