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8 août 2014 5 08 /08 /août /2014 06:47

Nul besoin de s’enfoncer dans les profondeurs infernales pour observer des êtres vivants originaux. L’originalité peut se trouver à porter de tous et se cacher sous une banale teinte verdâtre au milieu d’algues sans intérêt particulier apparent. L’acétabulaire, lorsque nous le voyons en cette saison estivale, ne mesure que quelques centimètres. Il se présente sous la forme de petites ombrelles au bout d’une « tige » grêle. Au premier abord, à part cette morphologie caractéristique, rien de bien transcendant.

 

acetabulaires P7190644

 

Pourtant, cette algue a une organisation et un mode de vie tout à fait intéressants. Ses dimensions ne laissent pas deviner qu’elle est unicellulaire. Oui, l’acétabulaire, bien que mesurant 4 ou 5 cm, n’est constitué que d’une seule cellule. Le noyau est à la base de la « tige » (qui n’en est pas une), proche du point de fixation de l’algue sur son support. Lorsque la saison de la reproduction approche, la cellule forme une extension (la « tige) au bout de laquelle se développe une ombrelle légèrement creuse. Cette dernière est striée car elle est constituée de petits sacs collés les uns aux autres et contenant les gamètes.

 

acetabulaires zoom P7190644

 

Au moment de la reproduction, ces sacs se détachent et les gamètes sont libérés. L’ombrelle se désagrège, la « tige » disparaît et l’algue n’est plus visible par le plongeur. Il faut donc profiter des plongées en cette saison pour observer cet être unicellulaire tant qu’il est visible à l’œil nu.

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1 août 2014 5 01 /08 /août /2014 06:24

Quand on vit fixé, il est difficile de partir en courant. Alors il faut trouver des moyens de se protéger. La serpule est un petit ver qui vit dans le tube calcaire qu’il construit fixé à la roche. Pour respirer et s’alimenter, il étend un panache à l’extérieur, tout comme d’autres vers sédentaires comme les sabelles, bispires ou encore les spirographes.

 

serpules et poulpe P6070575

(le petit poulpe planqué derrière ses cailloux donne une idée de la taille des serpules)

 

Le panache est rétracté à une vitesse fulgurante dès le moindre mouvement d’eau suspect : la serpule est prudente. Il faut dire qu’elle entrerait dans le régime alimentaire de pas mal de monde (poissons, échinodermes, crustacés). A la différence des autres vers cités ci-dessus, la serpule a un second système de protection. Une partie du panache est modifiée en un opercule qui a une forme d’entonnoir. Ainsi, lorsque l’animal détecte un signe de potentiel danger, non seulement il rentre dans son tube, mais en plus il ferme la porte ! Tout cela s’effectue si vite qu’il arrive qu’il se coince non pas les doigts dans la porte, mais le panache. Personne n’a jamais recueilli de témoignage (ni de juron) de serpule sur cette conséquence de confusion entre vitesse et précipitation

 

serpules red P6070575


Tout cela n’empêche pas certains prédateurs de parvenir à extirper le ver de son logement et, finalement, le plus embêté, c’est le plongeur pas assez délicat pour approcher l’animal sans qu’il se cache pour échapper à l’observation.

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25 juillet 2014 5 25 /07 /juillet /2014 06:54

Ce sont des animaux qui n’attirent pas souvent l’attention du plongeur. D’ailleurs, nombreux sont ceux qui les prennent pour des végétaux. Les éponges sont pourtant d’une grande variété de formes et de couleurs. Les petits fonds de la Côte Vermeille recèlent une diversité de plusieurs dizaines d’espèces facilement observables car les éponges ne bougent pas très vite… Rien que dans la faille dite des corbs à la Moulade, plus de vingt espèces d’éponges colonisent la paroi (voir Les éponges de la faille des corbs ). Parmi elles, on ne peut pas manquer de remarquer deux belles axinelles buissonnantes de plusieurs dizaines de centimètres.

 

axinelle P8050496

 

De loin, leurs « branches » souples d’un à deux centimètres de diamètre semblent simplement enchevêtrées. Lorsqu’on se rapproche, on s’aperçoit que quelques petits bernard-l’ermite crapahutent sur l’éponge. Et lorsqu’on s’approche encore plus et qu’on prend le temps de fouiller du regard, on peut apercevoir de nombreux petits points renvoyant la lumière. Ce sont les yeux de minuscules crevettes qui doivent trouver le gîte et le couvert sur l’éponge.

 

axinelle et crevettes DSCN0200

 

Cette belle grande axinelle est une sorte d’HLM à petits crustacés. Les bernard-l’ermite sont facilement observables alors que les crevettes le sont vraiment très difficilement. Ce n’est pas une raison pour les ignorer. Cette faille est fortement fréquentée par des plongeurs qui se comportent souvent comme des sangliers. Il serait bien de se souvenir que c’est tout un monde qui n’a pas besoin de coups de palmes.

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18 juillet 2014 5 18 /07 /juillet /2014 06:54

Ah ! L’insouciance de la jeunesse ! Avec l’âge viennent les soucis qui laissent leur marque sur le corps, comme les cheveux gris, puis blancs, puis… Puis plus de cheveux.

 

murene P8090480

 

La murène serait-elle d’une nature angoissée ? Peut-être à cause de sa mauvaise vue ? Non, car ses narines tubulaires lui confèrent un très bon odorat qui compense efficacement la vue basse. Mais alors, qu’est-ce qui la chiffonne comme ça ? Car, oui, la murène adulte est toute chiffonnée là où chez nous les rides se creusent sur un front de plus en plus étendu. C’est un signe de maturité, pour ne pas dire de vieillesse : la peau au-dessus des yeux de la murène adulte prend cet aspect particulier qui indique au plongeur qu’il a en face de lui un individu sans doute mal voyant, sans doute mauvais nageur, mais au flair développé et qui a acquis de l’expérience.

 

murene 1 P8090480


La murène qui vieillit a cependant un avantage sur nous. Malgré le temps qui passe, il semble qu’elle conserve assez bien son mordant naturel.

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11 juillet 2014 5 11 /07 /juillet /2014 06:43

Le doris géant est ainsi nommé en raison de sa grande taille par rapport aux autres doridiens. Et si ce n’est rien moins qu’une grosse limace, c’est une jolie grosse limace. Elle est décorée de bleu, de jaune et de mauve en proportions et répartition qui pourraient sembler aléatoires à l’observateur pas très observateur, justement. J’ai déjà parlé de cet animal qui a soudain abondé sur nos sites de plongée il y a quelques années et qui s’est tout aussi rapidement raréfié ensuite. Il y a débat sur les possibles sous-espèces d’Hypselodoris picta (le nom de genre Felimare étant plus récent mais sans aucune signification) selon les localisations et la couleur. Tout ça n’est que querelle de spécialistes qui feraient bien de trancher la question scientifiquement. En tout cas, l’incertitude taxonomique actuelle ne doit pas beaucoup inquiéter les doris géants qui continuent à mener leur petite vie tranquille faite de repas (pris les pieds dans le plat) et de reproduction. Je vois d’ici certains penser que ces animaux ont l’essentiel pour vivre heureux, sauf peut-être le chocolat. Mais c’est affaire de goût.

De plus, le doris géant est beaucoup plus évolué que l’Homo sapiens sur un point non négligeable : le doris géant n’est pas raciste. Je veux dire par là que la couleur principale de peau de ses partenaires ne semble pas lui causer de blocage au moment de perpétuer l’espèce. En voici une illustration :

 

doris geants P1040734

doris geants 2 P1040746

 

A tous ceux qui diront que de toute façon l’animal ne voit rien, je leur répondrai que j’exposerai très bientôt en quel sens ils se trompent.

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7 juillet 2014 1 07 /07 /juillet /2014 06:26

Chercher la petite bête est une manie. En tout cas, dans les eaux catalanes, la probabilité de rencontrer une petite bête est beaucoup plus forte que celle de croiser des très grosses bêtes du genre de celles qui ont des grandes dents pointues ou des fanons. Ce qui est encore plus amusant, c’est de chercher les petites bêtes dont nous n’avons pas encore pu tirer le portrait. En voici une nouvelle dans la collection des nudibranches (et proches parents).

Trapania maculata ne fait pas dans le camouflage ni la discrétion. Ce petit mollusque de 1 à 3 cm est blanc translucide à taches jaunes avec une marque triangulaire avant le panache branchial et une ligne médiane derrière celui-ci et jusqu’au bout du manteau.

 

Trapania maculata P6280631

 

Les rhinophores sont lamellés. Toutes les excroissances sont jaunes : rhinophores, panache branchial et excroissances incurvées autour des rhinophores.

 

Trapania maculata IMG 0594

 

Trapania maculata se nourrit de bryozoaires et peut-être également d’hydraires et d’éponges (selon les sources). L’animal a été observé des côtes anglaises à la Méditerranée.

Il ne faut pas confondre Trapania maculata avec Polycera quadrilineata (voir Nudibranches 16 ).

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4 juillet 2014 5 04 /07 /juillet /2014 06:38

Le mérou brun est un poisson pouvant atteindre une belle taille. Il a de la gueule : ce poisson a une tête qu’on reconnaît au premier coup d’œil, notamment en raison de sa mâchoire. Lorsqu’il baille, on constate la mobilité des os, l’ampleur de l’ouverture et le volume interne. Selon son âge, le mérou brun consomme des invertébrés (croustillants), des poissons plus ou moins grands et des céphalopodes caoutchouteux aux longs tentacules. Chez les grands adultes, le poulpe représente un menu de choix. On pourrait donc attendre de ce poisson prédateur, redoutable chasseur à l’affût capable d’attaques foudroyantes, qu’il soit capable de mordre à pleines dents dans ses proies comme d’autres chasseurs aquatiques à grande gueule avec plein de dents acérées. Il n’en est rien ! Le mérou brun n’est pourvu que de toutes petites dents fines, presque ridicules, en tout cas qui ne peuvent pas vraiment faire peur. Le prédateur procède autrement : il gobe tout rond en utilisant le grand volume de sa gueule béante. Les toutes petites dents ne servent qu’à maintenir la proie qui sera ensuite plus ou moins écrabouillée un peu plus loin à l’intérieur de l’animal.

 

merou P8080453

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Pour un poisson qui a de la gueule, le mérou n’a donc pas vraiment de mordant. Une observation attentive face à un animal au calme révèle une petite partie de la fine dentition. Pour en savoir plus, il faut peut-être se déguiser en poulpe et attendre qu’un gros mâle ait un petit creux…

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27 juin 2014 5 27 /06 /juin /2014 06:15

Le mérou brun que nous croisons à chaque plongée dans la réserve (et malheureusement pas assez en dehors de celle-ci) est un poisson qui semble casanier, souvent posé dans une faille, sous un surplomb ou entre les rochers. Il n’a pas le caractère d’une castagnole virevoltante.

 

merou P8100499

 

Mais ce n’est pas parce qu’il semble chercher la tranquillité qu’il ne se tient pas au courant de tout ce qui se passe dans les environs. Une de ses principales préoccupations est, bien entendu, le menu de son prochain repas. Comme chez les autres poissons, il est équipé de plusieurs organes sensoriels, dont les narines. Le mérou brun a des narines visibles comme le nez au milieu de la figure. Chacune est double avec un orifice d’entrée et un orifice de sortie pour que l’eau y circule. Au passage, les cellules olfactives qui en tapissent le fond analysent les composés chimiques véhiculés par l’eau. Les informations sont transmises par les nerfs olfactifs jusqu’au cerveau dont la masse est consacrée à 50 % à l’olfaction (pourcentage environ 100 fois plus important que chez nous). Avoir une bonne olfaction permet de faire la différence entre une moule et un poulpe ou entre un calmar et un calamar, par exemple…

 

merou 1 P8100499


La prochaine fois que vous tomberez nez à nez avec un mérou dans son trou, soyez sympas avec lui, faites qu’il ne vous ait pas dans le nez ou, pire, que la moutarde y monte. Vous pourrez ainsi l’observer en toute sérénité.

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24 juin 2014 2 24 /06 /juin /2014 06:32

Le mât de l’Alice Robert est encore dressé malgré toutes les misères que lui causent les filets, les mouillages et les conditions de mer depuis 70 ans.

 

alice robert 070614 mat et aerateurs

 

Nous avons l’habitude d’entamer la remontée le long du mât. Il est colonisé sur toute sa surface, du pont au sommet environ 13 m plus haut, par une faune fixée colorée. Année après année, nous croisons toujours les poissons tournoyant autour de lui et parfois un poisson-lune de passage.

 

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Lorsque nous arrivons au sommet, nous avons aussi l’habitude de regarder dans ce long tube. Une grosse huître morte, accrochée au bord  à l’intérieur, recouverte de magnifiques corynactis, a longtemps servi d’abri à une blennie.

 

mat 2013 IMG 7415

 

Mais tout ça, c’était avant… Lors de notre dernière plongée, nous remontions comme d’habitude lorsque quelque chose s’est agité en haut du mât. Une forme mystérieuse est sortie de l’extrémité du tube... Des appendices articulés se sont déployés… Nous sommes 3 à avoir vécu la scène. Nous n’étions plus assez bas pour accuser la narcose. La chose a commencé à nous faire des signes !

 

mat 2014 IMG 1755

 

L’épave de l’Alice Robert est habitée par de nombreuses espèces. Nous ne connaissions pas celle-là. C’est le génie du mât. Il sort de son trou lorsque les bulles des plongeurs montent en se frottant le long de sa cachette. Il semble amical et chercher la compagnie. D’où vient-il ? Pour en avoir discuté avec de très vieux plongeurs locaux, il pourrait avoir été abandonné par une sirène. Livré à la solitude des fonds marins, il rechercherait la compagnie des plongeurs de passage.

Si d’aventure vous le croisiez, n’ayez crainte, il ne se nourrit que de l’âme des épaves auxquelles il est à la fois passionnément attaché et emprisonné. Seule sa sirène pourrait l’en délivrer…

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21 juin 2014 6 21 /06 /juin /2014 06:57

Dernière plongée du week-end sur l’épave de l’Alice Robert. Nous avons eu des conditions relativement bonnes la veille et l’avant-veille. Cela pouvait-il durer ?

 

Lundi 9 juin 2014

 

Ce matin, les binômes changent et je descends en compagnie d’un fin gourmet (ce détail aura du sens un peu plus loin). Les conditions sont très différentes de la veille avec un brouillard qui est remonté de quelques mètres, enveloppant les structures les plus saillantes d’une brume laiteuse fantomatique. Les poissons ne sont pas perturbés, toujours tournoyants autour du double canon.

 

alice robert 090614 double canon IMG 1715

 

Depuis le pont avant, on voit que le mât  émerge de la brume quelques mètres au-dessus de nous, mais de là où nous sommes, il reste voilé.

 

alice robert 090614 mat IMG 1718

 

Le gros canon de 105 mm sur le gaillard d’avant est une masse sombre aux contours masqués par les filets brisés abandonnés.

 

alice robert 090614 canon proue IMG 1725m

 

De plus près, tous ces lambeaux donnent une impression de mousses et d’autres plantes épiphytes aux tiges retombant vers le sol.

 

alice robert 090614 canon proue IMG 1720

 

Le canon tribord est un peu moins recouvert par les lambeaux, mais totalement colonisé, comme sa tourelle, par les anémones bijoux.

 

alice robert 090614 canon babord IMG 1738

 

Voilà mon binôme qui s’approche…

 

alice robert 090614 canon babord IMG 1745

 

… Et qui disparaît derrière. Je contourne le canon et je le trouve tout contre l’embase du canon. Il éclaire une langouste qui habite là. Puis il ne peut pas s’empêcher de vouloir évaluer le potentiel gastronomique de ce crustacé ! Pas d’inquiétude, l’animal retrouve sa cavité en bonne santé (sauf peut-être un traumatisme psychologique grave). C’est la déformation professionnelle, le goût pour les produits frais et de qualité…

 

Il est temps d’entamer la remontée, le long du mât puisque nous y sommes.

 

alice robert 090614 mat IMG 1752

 

D’ailleurs, nous n’y sommes pas seuls. Un être étrange habite dans le mât. Mais c’est une autre histoire…

 

C’était la 3e et dernière plongée sur l’épave du SG 11 ex-Alice Robert qui fêtait ses 70 ans de vie subaquatique. N’oublions pas ses consoeurs locales. J’espère pouvoir en parler prochainement.

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