Nul besoin de s’enfoncer dans les profondeurs infernales pour observer des êtres vivants originaux. L’originalité peut se trouver à porter de tous et se cacher sous une banale teinte verdâtre au milieu d’algues sans intérêt particulier apparent. L’acétabulaire, lorsque nous le voyons en cette saison estivale, ne mesure que quelques centimètres. Il se présente sous la forme de petites ombrelles au bout d’une « tige » grêle. Au premier abord, à part cette morphologie caractéristique, rien de bien transcendant.
Pourtant, cette algue a une organisation et un mode de vie tout à fait intéressants. Ses dimensions ne laissent pas deviner qu’elle est unicellulaire. Oui, l’acétabulaire, bien que mesurant 4 ou 5 cm, n’est constitué que d’une seule cellule. Le noyau est à la base de la « tige » (qui n’en est pas une), proche du point de fixation de l’algue sur son support. Lorsque la saison de la reproduction approche, la cellule forme une extension (la « tige) au bout de laquelle se développe une ombrelle légèrement creuse. Cette dernière est striée car elle est constituée de petits sacs collés les uns aux autres et contenant les gamètes.
Au moment de la reproduction, ces sacs se détachent et les gamètes sont libérés. L’ombrelle se désagrège, la « tige » disparaît et l’algue n’est plus visible par le plongeur. Il faut donc profiter des plongées en cette saison pour observer cet être unicellulaire tant qu’il est visible à l’œil nu.