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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 07:58

 

Episode 3 : se faire mener en bateau sur un bateau

 

La tram ne souffle plus. Donc c’est le marin qui s’est levé à son tour avant nous ce matin. Quelle joie de s’équiper sous la pluie avant de sortir en bateau sur une mer de mauvaise humeur : des creux de 2 m selon François, qui n’est pas marseillais. Autre manière de voir les choses : la couleur des visages à bord et la bonté de certains qui partagent leur petit-déjeuner avec la biodiversité méditerranéenne.

Une fois à l’eau, tout va mieux, même s’il fait encore et toujours 11°C et qu’il vaut mieux descendre en vitesse pour trouver un peu de calme dans les profondeurs obscures. 25 m plus bas, nous voilà sur un bateau, un autre : la péniche.

L’ambiance est un peu sombre.

 

la peniche 010413 poteaux IMG 5430

 

Direction la proue. Depuis les images de la fin des années 90, elle est un peu plus trouée et surtout nettement moins propre : des tas de bouts et lambeaux de filets y traînent, comme sur le reste de l’épave.

 

la peniche 010413 proue IMG 5433

la peniche 010413 treuil proue IMG 5441

 

Ce récif artificiel aurait pu jouer son rôle d’attraction de la faune et de support de développement. Pêcheurs et plongeurs auraient pu en profiter. Manifestement, les pêcheurs ne sont pas patients… Et puis, ces récifs artificiels, ça gêne, on ne peut pas ratisser comme on veut où on veut…

 

Au-dessus des restes de la cabine, un congre a trouvé un abri.

 

la peniche 010413 congre IMG 5446

 

A proximité, un petit poulpe a lui aussi trouvé un recoin qu’il a aménagé à son goût : où l’on voit que les coquilles vides des coquillages peuvent avoir un intérêt pour d’autres mollusques.

 

la peniche 010413 poulpe IMG 5468

 

Descente le long de la poupe. Les phares balaient la coque à la recherche des doris géantes habituellement présentes sur l’épave.

 

la peniche 010413 poupe IMG 5451

 

A la place, ce sont 2 étoiles de mer épineuses qui colorent vivement l’encroûtement gris de la tôle.

 

la peniche 010413 etoiles de mer epineuses IMG 5453

 

Nous suivons le bout qui conduit aux segments de ponton immergés à l’arrière de la péniche. A l’angle d’un ponton, quelque chose d’inattendu apparaît dans la lumière : c’est un bouquet de fleurs artificielles qui est coincé là.

 

la peniche 010413 fleurs artificielles IMG 5457

 

Comment est-il arrivé là ? Pourquoi et par qui ?

Plus loin, dans un interstice des structures, des doris marbrées sont presque cachées. Il est étrange d’en rencontrer régulièrement sur ce site et si rarement sur la côte rocheuse.

 

la peniche 010413 doris marbree IMG 5464

 

Il est temps de retrouver le bout de la gueuse… Qui n’est plus là où il était. C’est pas grave, nous remontons tranquillement et François sort son parachute.

 

la peniche 010413 palier IMG 5478

 

A 6 m, on sent bien que ça bouge au-dessus. Le parachute fait du yoyo. Il fait plus clair, mais c’est remué. En surface, nous retrouvons la houle, la pluie et le bateau, l’autre.

 

Un vrai week-end de Pâques : froid, venteux, pluvieux. Mais nous en avons profité autant que possible. Vivement le prochain week-end, en attendant le printemps…

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6 avril 2013 6 06 /04 /avril /2013 15:15

 

C’est le printemps, le retour des beaux jours et des bonnes conditions. Malheureusement, par une désastreuse fatalité, chaque année le week-end de Pâques tombe au printemps. Et ça, c’est une calamité. En effet, comme on l’entend dire, on voit rarement un Pâques beau (subtil jeu de mots qui masque à peine un rictus de déprime crispée chez le plongeur pascal). Malgré tout, le plongeur nitro-dépendant ne peut pas ne pas se mettre à l’eau, même quand c’est l’hiver au printemps.

 

Episode 1 : un samedi matin dans le vent

 

Malgré un réveil trop matinal pour un samedi, la tram s’est levée bien avant nous. Il faut oublier la sortie sur épave. Nous nous réfugions à Sainte Catherine. L’eau est fraîche (11°C) et la visi n’est pas celle des grands jours.

 

plongees-pascales 5348 300313 ambiance

 

Le coralligène me paraît vide de ses occupants habituels. Est-ce qu’il fait encore trop froid ? Mais, même en haute saison, ce coin me semble bien moins densément habité d’année en année.

En cherchant bien, on finit par tomber sur une petite langouste.

 

plongees-pascales 5347 300313 planaire

plongees-pascales 5344 300313 langouste

 

On ne s’attarde pas et 45 min plus tard, nous regagnons le bateau. On verra demain, la tram devrait se calmer. Heureusement, car force 9 en rafales, c’est déjà pas mal.

 

Episode 2 : au pays des céphalopodes

 

Ca ne donne pas envie de se mettre à l’eau ?

 

plongees-pascales 5362 310313

 

Dimanche de Pâques. Ca bouchonne à Collioure, comme tout le temps, pour une raison que j’ignore. Mais nous, nous sommes tranquilles à l’anse de l’Huile et c’est très bien !

A peine avons-nous commencé le survol de l’herbier de posidonies, que nous tombons nez à nez, ou plutôt masque à tentacules, avec un couple de céphalopodes. Peut-être même les avons-nous dérangés, d’où la première réaction un peu froide.

 

plongees-pascales 5367 310313 seiches 1

 

La plus grosse des deux seiches a une blessure sur le côté.

 

plongees-pascales 5370 310313 seiches 2

 

La plus petite, qui la suit et qui reste toujours un peu en retrait, change sans cesse sa livrée.

 

plongees-pascales 5371 310313 seiches 3

plongees-pascales 5373 310313 seiches 4

 

Son mimétisme est meilleur :

 

plongees-pascales 5376 310313 seiches 6

 

Un peu plus loin, nous croisons un autre individu qui réagit également avec une certaine défiance. Peut-être est-ce un malheureux éconduit qui est donc de mauvaise humeur ?

 

plongees-pascales 5382 310313 seiches 5

 

Sur le coralligène, un autre céphalopode semble de mauvais poil. Il se grandit au maximum et vire au blanc verdâtre. Qu’ont-ils tous ce matin ? C’est le changement d’heure ?

 

plongees-pascales 5403 310313 poulpe 1

plongees-pascales 5400 310313 poulpe 2

 

Une dernière photo du poulpe grognon et nous poursuivons.

 

plongees-pascales 5407 310313 poulpe 3

 

Seiches, poulpe, calamars ? Non, nous ne croisons pas d’autres plongeurs, mais François trouve une ponte accrochée au plafond d’une toute petite cavité.

 

plongees-pascales 5416 310313 ponte

 

Sur le chemin du retour, voici une autre seiche ! Celle-là au moins nous fait les yeux doux, c’est-à-dire qu’elle a le ventre qui chatoie, les tentacules sont repliés.

 

plongees-pascales 5428 310313 seiche 7

 

Elle n’est peut-être pas très rassurée quand même : quelques aspérités pointent.

 

plongees-pascales 5427 310313 seiche 8

plongees-pascales 5426 310313 seiche 9

 

On abuse peut-être un peu nous aussi.

 

plongees-pascales 5425 310313 seiche 10

 

Nous la laissons là et regagnons la plage toujours déserte. Après un peu plus d’une heure dans une eau aussi fraîche que la veille, j’ai encore tous mes orteils et mes doigts. Le ciel est bleu, il fait très doux. Une soupe de poissons bien chaude attend à la maison. Une soupe de poissons, sans la moindre trace de céphalopode. Alors, pourquoi nous ont-ils tous fait la tête ce matin ? Moi, je ne mange pas ces animaux, mais François… François ! Tu as encore pensé gastronomie pendant la plongée !? Ils l’ont senti ! Grand gourmand, va ! Voilà un effet pervers méconnu du changement d’heure…

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15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 06:43

Quelques minutes plus tôt, nous étions aux paliers dans une soupe de légumes verts assez épaisse. Sur le trajet du retour, glissant sur une mer belle, nous avons aperçu des nageoires dorsales crevant la surface. Il m’a semblé que le groupe était constitué de 3 sous-groupes distants de quelques centaines de mètres au maximum. L’humeur générale devait être bonne puisque les individus n’ont pas cherché à fuir pendant les longues minutes où nous avons navigué de conserve.

 

P3100108 dauphins 100313 2

 

Les animaux avaient-ils intérêt à croiser si près de la côte dans ces eaux si turbides ? Evidemment, c’est une réflexion de mammifère néoprénisé. Un mammifère marin trouve peut-être plus facile de surprendre un banc de proies dans ces conditions de visi quasi nulle ?

 

P3100109 dauphins 100313 1

 

Pas facile de faire des photos avec un appareil qui réagit à la vitesse d’un escargot anémique. Mais c’est pas grave, l’essentiel était d’y être et d’en profiter par cette belle matinée ensoleillée.

 

P3100111 dauphins 100313 5

P3100122 dauphins 100313 3

 

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2 mars 2013 6 02 /03 /mars /2013 15:39

 

Après tant de temps bloqués loin de la mer pour de désagréables raisons, nous avions besoin de prendre l’air sans que le ciel nous tombe liquéfié sur la tête. En fait d’air, j’avais aussi besoin d’air comprimé pour souffler des bubulles dans l’eau salée, à nouveau respirer le parfum de la Méditerranée, goûter son eau et envie de retrouver les habitants du fond, y compris ceux qui y sont de façon temporaire mais régulière, comme Foifoi-le-copain-des-blennies.

En regardant la photo de cette vue depuis la plage, les conditions qui régnaient ce samedi matin sous le beau ciel bleu semblaient idéales.

 

paulilles 230213 plage P2230004

 

Les vaguelettes battaient mollement la grève déserte tandis que nous nous équipions tranquillement pour une promenade subaquatique.

 

paulilles 230213 equipement P2230005

 

Cependant, un plan plus large donne quelques indices d’une situation moins idyllique.

 

paulilles 230213 glagla P2230006

 

Non, nous n’étions pas en Corse ! Ce que ne montrent pas les photos, c’est la tram force 8, la mer blanche au-delà de l’anse et le froid de canard. Pour fixer les idées, il faisait 10°C dans l’eau, soit 10 fois plus chaud que dehors (si on écarte les reproches de mathématiciens orthodoxes qui diraient que c’est une impossibilité. Mais ceux-ci apprécient pourtant sûrement que l’eau de leur douche soit au moins 30 fois plus chaude que la température que nous avions à l’extérieur. Comme quoi, l’application de la rigueur conceptuelle a ses limites).

Quel plaisir de se laisser aller dans le bain à nouveau ! Même pas froid, malgré de petites fuites annonçant la mort prochaine de mon étanche…

La visi n’étant pas extraordinaire, nous avons traqué les petites bêtes. L’anse est un très bon endroit pour observer les élysies timides, Elysia timida qui porte mal son nom et encore plus mal son nom vernaculaire puisqu’elle se montre en nombre en plein jour sans crainte. Pire, cet animal possède un pouvoir extraordinaire : la capacité d’apparaître flou sur les photos. Si, si, je vous jure !

 

 paulilles 230213 elysie 1 P2230028

paulilles 230213 elysie 2 P2230014

paulilles 230213 elysie P2230017

 

Les ophiures noires sont nombreuses également. Elles sont parfois signe d’une qualité dégradée de l’environnement.

 

paulilles 230213 ophiure P2230010

 

Plus rare, une petite étoile peigne étaient en train de s’extraire d’entre deux rochers.

 

paulilles 230213 petite etoile peigne P2230020

 

Un poulpe était encore tout ensommeillé, caché dans son trou. Nous ne l’avons pas perturbé.

 

paulilles 230213 poulpe P2230024

 

A cette époque, les spirographes sont tout panache dehors. En été, l’affluence touristique leur rend la vie impossible et ils sont le plus souvent repliés au fond de leur tube.

 

paulilles 230213 spirographe P2230060

 

Un caillou qui bouge ? Non, un bernard l’ermite grimé en tas d’algues squattant une coquille d’Hexaplex truncatus.

 

paulilles 230213 bernard l'ermite P2230062

 

C’est la saison de préparation de la reproduction chez les plumules. Les corbules renfermant les individus reproducteurs sont comme des petites cages délicates fixées sur la colonie de polypes.

 

paulilles 230213 plumules P2230045

 

Comme pour les élysies, l’anse est un très bon endroit pour observer les tritonia rayées.

 

paulilles 230213 tritonia striata P2230042

paulilles 230213 tritonia striata 1 P2230041

 

Les élysies et les tritonia rayées ne sont pas grosses. Mais les juvéniles de marionia de Blainville sont carrément minuscules ! Quelques millimètres de transparence hérissés de branchies plumeuses.

 

paulilles 230213 marionia de Blainville P2230034

 

Sur le retour, nous avons semé la panique dans un banc de petits poissons tout excités au-dessus d’une zone de débris de posidonies et de tout un tas d’autres choses entassées là, sûrement par le fait de la courantologie locale. Malheureusement, cette zone est aussi un dépotoir.

 

paulilles 230213 dechets P2230063

 

Une heure de promenade tranquille et nous regagnons la plage. Les doigts sont un peu gourds et Foifoi a perdu quelques orteils qui reviendront en cours de journée. Malgré les conditions, malgré le peu de profondeur, quel plaisir d’avoir retrouvé le chemin de l’eau salée ! Si tout se passe bien, nous ne tarderons pas à revenir voir les habitants des fonds de la Côte Vermeille.

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13 septembre 2012 4 13 /09 /septembre /2012 06:49

 

Oui, il y a encore des poissons dans la mer. C’est de plus en plus étonnant et ça ne va pas s’arranger. C’est un peu pour ça que les réserves naturelles existent : tenter de créer des zones protégées où la vie marine peut essayer de se refaire une santé. L’expérience montre que dans de nombreux endroits, les réserves sont justement des lieux intéressants pour la pêche frauduleuse car là, au moins, il y a encore quelque chose à prélever. Mais il n’y a pas que les actes volontaires qui peuvent occasionner des ennuis aux poissons.

 

D’habitude, durant l’été, la plongée au Cap l’Abeille c’est plutôt ça :

 

filet dans la reserve 0

 

On aime bien venir tourner autour de cette arête rocheuse. Les poissons y sont souvent en nombre : mérous, loups, sars tambours, dentis, barracudas, sars communs et à museau pointu, saupes, oblades, castagnoles…

Alors, quand on descend un matin et qu’on tombe sur ça :

 

 

 

 

Ça ne fait pas très plaisir. Heureusement, les poissons avaient pris leurs distances. Ce filet dérivant est venu s’accrocher à cette roche, en retombant de part et d’autre sur une longue distance. D’où venait-il ? Il était bien propre. Après signalement aux autorités, il a été rapidement enlevé.

 

Du Roland Isabelle, coulé à la limite de la réserve, il ne reste pas grand-chose, mais un pas-grand-chose complètement recouvert de lambeaux de filets à 40 m de fond. Tous les jours, des filets sont largués au plus près des roches, voire sur les sites de plongée où sont posées les bouées des mouillages fixes (voir Mépris ). Pourquoi ?

 

En d’autres lieux exotiques francophones, certains ne trouvent pas mieux que d’accuser une réserve naturelle d’attirer les prédateurs. Il est anormal de ne pas pouvoir aller se baigner dans une mer où il devient presque scandaleux que l’écosystème naturel survive malgré tout ce qu’on peut faire pour le massacrer. Il y a des poissons carnivores, c’est inadmissible !

 

Plus proche de nous, dans cette bonne vieille Mare Nostrum, selon un article paru dans l’Indépendant cette année, il paraît que les thons sont à présent si nombreux qu’ils privent les pêcheurs de leur gagne-pain. C’est bien connu, les populations de thons en Méditerranée sont si importantes et si voraces que l’on peut les pêcher sans crainte d’extinction... Quant à la grande cigale, espèce menacée réglementée depuis 20 ans, on peut encore la trouver en vente localement, c’est-à-dire qu’elle ne vient pas du Pacifique…

 

Il est dur de se demander pourquoi. Ça oblige à se poser des questions qui suggèrent des hypothèses désagréables. Ce qui est sûr, c’est que quand il n’y en aura vraiment plus, ça sera définitif, pour tout le monde.

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19 juillet 2012 4 19 /07 /juillet /2012 00:16

 

Atlantide, Mu, Ys…Continents, sociétés, lieux perdus, engloutis par les eaux salées. Les océans ont bon dos : ils ne se défendent pas des actes dont on les accuse sans preuve. Dès que les choses passent sous la surface des flots, elles courent le risque d’être perdues, oubliées et de devenir mystérieuses, légendaires.

Il y a les disparitions avérées, dont on a l’histoire et dont la trace est parfois retrouvée. Beaucoup plus modestement que tout un continent, les épaves constituent de nombreux exemples. Chaque épave, selon son age, son origine, son état, peut avoir un pouvoir évocateur plus ou moins fort. Le plongeur-loisir qui la visite est dans un état d’esprit différent de celui en surface, bien plus propice à l’évasion. Quant à l’épave, ce qu’elle offre alors peut révéler tout un monde, un petit monde animé, un monde replié sur lui-même, un monde isolé par les flots et qui a disparu en eux. Il y avait une vie, il y a eu une histoire. Nous n’en connaissons souvent pas tous les détails et la mer nous met des bâtons dans les palmes afin que nous ne découvrions pas tout d’un coup, clairement, avec évidence. Les indices sont dispersés, la brume enveloppe les vestiges, le temps est compté et l’azote agit sournoisement…

 

astree 090811 bossoirs

astree 090811 bossoir et sars tambours

astree 090811 coursives 1

astree 090811 coursives

 

Même connue, visitée, revisitée, l'épave reste un petit monde englouti, disparu, qui renaît mais… Qui garde une part du mystère qu’il a su créer dans l’esprit du visiteur.

 

 

Il y a parfois aussi les observations, les découvertes réalisées au fond, devenant la source de questions. Lorsque l’émotionnel prend le pas sur le rationnel, que l’éloignement et la difficulté des conditions compliquent le retour sur place, l’esprit peut voguer sur des eaux troubles, habité de souvenirs flous que les photos n’éclaircissent pas toujours.

Imaginez… La visi est très réduite. Le fond de sable est uniforme, plat. Soudain, un premier bloc de roche. Ses contours se devinent progressivement dans le halo des lampes. Ils sont lisses, anguleux, très anguleux, si anguleux qu’on se demande même si cette roche encroûtée n’est pas en réalité un bloc de béton. De chaque côté, d’autres blocs de la même forme parallélépipédique, séparés comme s’ils avaient été libérés de leur ciment de jointure, cassés comme des morceaux de chocolat d’une énorme tablette reposant dans leur ordonnance d’origine, semblent recouvrir un tertre faiblement élevé. Durant les paliers, puis plus tard à terre, les questions affluent : quel était ce lieu en aucune manière comparable à tous les autres de la côte, sauf peut-être un, moins circulaire, moins profond, plus étalé, plus érodé, plus dégradé… Dégradé ? Etait-ce naturel ou artificiel ?

Un autre jour, une autre immersion. La visi cette fois est bonne à l’arrivée au-dessus du site. Les blocs sont là, posés sur le sable plat et uniforme. Leur forme est parallélépipédique, quoique moins régulière que dans les souvenirs de la précédente visite.

 

roche 1

 

Mais les questions ont eu le temps de mijoter et elles sont bien là elles aussi alors que la brume arrive soudain pour recouvrir le site, juste au-dessus, et masquer ce qui était peut-être trop évident à voir.

 

roche 2

roche 3

 

Il ne faudrait pas que toutes les questions trouvent trop facilement des réponses rationnelles. Où serait le mystère ?

En attendant, je sais que nous avons été plusieurs à nous interroger : était-ce naturel, ou… ?

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25 avril 2012 3 25 /04 /avril /2012 23:09

Je sais, c’est le printemps. C’est pour ça que depuis le week-end dernier nous avons ressorti les blousons, qu’il pleut et que nous partons donc sous des cieux plus tropicaux. Avant, en fin d’hiver officiel, il faisait beau et presque chaud… à terre. Parce que dans l’eau, c’était un peu frisquet. C’est comme ça en hiver. Certains poissons migrent, d’autres, casaniers, restent. Et puis il y a tous ceux qui ne bougent pas ou presque. Pour eux, pas de vacances au soleil, il faut endurer l’hiver. Le plongeur, lui, revêt ses habits (presque) étanches et peut alors profiter pleinement des joies de la plongée en eau fraîche, loin de l’affluence de la haute saison.

plage

C’est un réel plaisir de retrouver en bonne compagnie l’eau salée, calme, bleue de loin mais plutôt claire une fois dedans. 

gorgones-spirographe

gorgone-alcyon

Gorgones, alcyons, clavulaires, corail… Les cnidaires sont partout, dès les premiers mètres sur la roche pour les gorgones (et les alcyons encroûtants les envahissant) et plutôt sur le coralligène pour les alcyons et le corail rouge, pour qui sait où le trouver.

alcyon

clavulaire commune

 corail rouge

L’étoile de mer glaciaire se moque bien de l’hiver. Ce très gros spécimen s’étirait de tout son long sur le sable jusqu’à ce qu’il sente notre présence toute proche et qu’il commence à rétracter ses gros bras.

etoile de mer glaciaire

 Cette étoile de mer orange avait une position nonchalante et un peu inhabituelle.

 etoile de mer

En ce moment, il est facile de voir de très nombreux minuscules nudibranches un peu partout. Il paraît que pour beaucoup d’espèces, la durée de vie est limitée à 1 ou 2 ans. Durant l’hiver, même s’ils sont un peu moins fréquents, ils sont bien là : Doris dalmatien, Cratena peregrina, Cuthona caerulea et même tylodine jaune, un proche parent. 

 doris dalmatien 1

hervia

cuthona caerulea 1

tylodines

Dans la grande famille des mollusques, il y a aussi les poulpes qui n’ont pas été pêchés la saison dernière et qui n’ont pas dû assurer la ponte et sa ventilation jusqu’à l’épuisement.

poulpe 4

poulpe 1

 Parmi les poissons casaniers, le gobie à lèvres rouges n’est pas plus excité que sous le soleil estival.

gobie levres rouges

 Et la murène doit penser le coralligène comme un garde-manger moins bien fourni. Un peu de patience, ils vont revenir.

murene

 Planant loin au-dessus de tout ce petit monde, un ange passe…

 ctenaire

Moralité : la différence majeure entre les plongées d’hiver et les plongées d’été réside dans la tenue du plongeur…

Blague à part, même si les poissons sont moins nombreux et moins variés, la plongée en hiver a largement de quoi rendre un plongeur très heureux !

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12 août 2011 5 12 /08 /août /2011 23:46

 

Pour des raisons rarement raisonnées, certains animaux nous évoquent plus de choses que d’autres. Par exemple, dans l’imagerie populaire, le grand dauphin n’est pas forcément considéré comme un prédateur à la gueule garnie d’une rangée de dents impressionnantes. Ou encore, les requins souffrent d’un délit de sale gueule et d’une image de féroces gloutons, surtout auprès de ceux qui n’en ont jamais vus en plongée. La réserve de Banyuls-Cerbère a aussi des habitants au nom évocateur d’images variées.

 

Le poisson qui attire le plus les plongeurs sur ce site est sûrement le mérou brun (voir Le mérou ).

merou 1

Il est plus facile à observer que sur les autres sites où sa présence se confirme de saison en saison, mais où les rencontres sont bien plus furtives. Le mérou est casanier. Il fréquente toujours les mêmes endroits, ce qui permet de le trouver plus facilement.

merou

Encore plus que les corbs, une fois dérangé, il revient à son abri. C’est pratique pour le plongeur qui passe après un troupeau d’énergumènes excités. Les jeunes sont assez farouches alors que les vieux mâles ont plus d’assurance et sont plus sereins.

merou 2

Pour l’approcher, il vaut mieux faire comme si on ne l’avait pas vu, d’avancer très lentement sans remuer et guetter du coin de l’œil ses réactions (comme le mouvement de la nageoire dorsale).

 

La dorade royale évoque au plongeur gourmand un poisson grillé savoureux. Au passage, sa marque dorée entre les yeux ne disparaît pas totalement à la cuisson, ce qui permet d’éviter de se faire servir de la dorade grise à la place. Dame Nature pense à tout !

dorade royale

La dorade royale peut se trouver juste sous la surface, dans la partie la plus oxygénée de l’eau battue sur les roches affleurantes. Elle se déplace de la surface au fond avec vivacité, le plus souvent en suivant d’assez près les roches.

dorade royale 1

Pour l’observer de près, il vaut mieux bien calculer son coup de manière à se trouver sur son passage, mais sans lui donner de mauvaise impression.

 

Le denti a un comportement assez comparable à celui de la dorade royale.

denti

Souvent seul, il nage au-dessus du fond en gardant une bonne distance avec le plongeur. Il sait faire preuve d’une grande vivacité pour s’éloigner.

denti 1

Lui aussi, il vaut mieux faire comme si on ne l’avait pas vu et se trouver sur son passage afin d’apprécier de plus près la teinte bleue de son dos.

 

Rodant au milieu d’autres poissons en bancs, les loups restent en pleine eau loin du fond.

loups

Solitaire ou en petit groupe, le loup peut atteindre 70 à 80 cm, ce qui complique la cuisson en papillote.

loups 1

Dans la réserve, ils sont peu farouches et le plongeur calme et patient qui saura planer parmi les sars et les oblades pourra se laisser approcher par les loups.

 

Enfin, depuis quelques années, une espèce semble s’être installée dans ce coin de Méditerranée.

barracuda

Le barracuda s’est implanté en Roussillon et les rencontres à la réserve se font de plus en plus fréquentes.

barracuda 1

Ce prédateur de pleine eau rode solitaire ou en bancs. Sa morphologie est immédiatement reconnaissable, rappelant le brochet, d’où son surnom de brochet de mer. Pour l’observer, plus encore que pour les autres, il faut garder un œil dans le bleu vers la surface.

barracuda 2

 

 

La réserve est l’endroit pour observer ces espèces. C’est une chance pour le plongeur de faire la plupart de ces rencontres presque systématiquement. Mais les animaux méritent le respect de leur tranquillité. Plus le plongeur sera calme et délicat, plus il profitera sans déranger.

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5 août 2011 5 05 /08 /août /2011 22:36

Parmi les nombreux sites de plongée de la côte rocheuse du Roussillon, la réserve de Banyuls-Cerbère attire inévitablement les visiteurs. En fait, à en juger par les demandes de certains plongeurs souhaitant découvrir pour la première fois les fonds sous-marins locaux, le simple mot « réserve » semble magique. On pourrait y voir une sorte de croyance inconsciente que la mer est ravagée et que la réserve, havre de paix préservé de tous les maux, contient à elle seule toutes les merveilles de la vie aquatique. Bien sûr, il n’en est rien. Simplement, la réserve concentre plus d’individus de certaines espèces qu’ailleurs sur la côte. C’est donc pour observer la densité de ces espèces qu’il faut s’y rendre.

 

A la réserve, le spectacle se déroule le plus souvent entre le plongeur et la surface. Il faut donc penser à ne pas rester le masque collé à la roche. Par ailleurs, quelques informations sur les espèces les plus fréquentes peuvent être utiles pour les approcher au mieux.

 

A quelques mètres sous la surface, les sars communs sont en bancs de plus en plus importants à mesure que l’été approche.

sars

sars 1

Si nombreux, ils semblent rester assez éloignés de la roche par rapport à d’autres sites où on les observe en petits groupes picorant sur le fond. Ils sont calmes et se déplacent très lentement en l’absence de stress. Le plongeur peut les approcher de très près, à condition de ne pas remuer et de limiter les bulles.

sars 2

 

Les saupes naviguent de la surface jusqu’au fond, au rythme de mouvements de bancs esthétiques assez rapides.

saupes

J’ai déjà présenté ces poissons il y a bien longtemps… (voir Les saupes. ). Les individus peuvent constituer des bancs étonnamment importants (voir la video ici : En attendant l’été (4) )qui se déplacent continuellement, que ce soit en pleine eau ou sur la roche qu’ils broutent bruyamment (ça vaut la peine d’ôter la cagoule pour bien apprécier).

saupes 1

Comme pour les sars, le plongeur qui reste calme et qui limite ses bulles peut s’approcher extrêmement près sans les alarmer.

saupes 2

 

Les sars tambours sont parfois seuls, souvent en binôme, plus rarement en groupes de 4 à 5 individus.

sar tambour 1

Ils sont le plus souvent à proximité de la roche. Très craintifs, ils gardent une grande distance de sécurité avec le plongeur et il faut de la ruse, du calme et de la patience pour les approcher de près. La réserve est un lieu plus facile d’accès pour les observer que les épaves profondes où ils peuvent être nombreux (voir L’Astrée en dehors des heures d’affluence ).

sar tambour

 

Les corbs de la réserve semblent savoir qu’ils ne risquent en théorie pas grand-chose des visiteurs.

corbs

Leur comportement de tolérance semble plus marqué que sur d’autres sites où on les croise bien moins fréquemment.

corbs 1

Toujours en petits groupes, ils se placent généralement au niveau des crêtes des failles et, s’ils en sont chassés par les plongeurs de passage, ils ont tendance à revenir à leur point de départ ou à proximité après quelques instants

corbs 2

 

Ces poissons donnent une impression de profusion dans la réserve. Mais il y en a d’autres pour lesquels la visite de ce site est intéressante, d’autres poissons à l’image plus emblématique ou évocatrice…

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15 juin 2011 3 15 /06 /juin /2011 10:01

Les fraises ont été commercialisées 3 semaines avant la période habituelle. Le printemps a été le plus chaud depuis des décennies. Dans la moitié des départements métropolitains sont appliquées des mesures de restriction d’usage de l’eau. Mais tout cela ne perturbe pas le poisson-lune qui est à l’heure, lui. Comme chaque année à la même période (voir Poisson de saison ), il est revenu en nombre fréquenter la côte rocheuse roussillonnaise. Bains de soleil en surface, sauts (modestes) et retombées (bien à plat), visite des plongeurs au palier… Il faut en profiter, c’est la saison du Mola mola !

 

Mola mola

Mola mola 1

 

Quelques renseignements sur ce curieux poisson : La Lune en plein jour

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