Episode 3 : se faire mener en bateau sur un bateau
La tram ne souffle plus. Donc c’est le marin qui s’est levé à son tour avant nous ce matin. Quelle joie de s’équiper sous la pluie avant de sortir en bateau sur une mer de mauvaise humeur : des creux de 2 m selon François, qui n’est pas marseillais. Autre manière de voir les choses : la couleur des visages à bord et la bonté de certains qui partagent leur petit-déjeuner avec la biodiversité méditerranéenne.
Une fois à l’eau, tout va mieux, même s’il fait encore et toujours 11°C et qu’il vaut mieux descendre en vitesse pour trouver un peu de calme dans les profondeurs obscures. 25 m plus bas, nous voilà sur un bateau, un autre : la péniche.
L’ambiance est un peu sombre.
Direction la proue. Depuis les images de la fin des années 90, elle est un peu plus trouée et surtout nettement moins propre : des tas de bouts et lambeaux de filets y traînent, comme sur le reste de l’épave.
Ce récif artificiel aurait pu jouer son rôle d’attraction de la faune et de support de développement. Pêcheurs et plongeurs auraient pu en profiter. Manifestement, les pêcheurs ne sont pas patients… Et puis, ces récifs artificiels, ça gêne, on ne peut pas ratisser comme on veut où on veut…
Au-dessus des restes de la cabine, un congre a trouvé un abri.
A proximité, un petit poulpe a lui aussi trouvé un recoin qu’il a aménagé à son goût : où l’on voit que les coquilles vides des coquillages peuvent avoir un intérêt pour d’autres mollusques.
Descente le long de la poupe. Les phares balaient la coque à la recherche des doris géantes habituellement présentes sur l’épave.
A la place, ce sont 2 étoiles de mer épineuses qui colorent vivement l’encroûtement gris de la tôle.
Nous suivons le bout qui conduit aux segments de ponton immergés à l’arrière de la péniche. A l’angle d’un ponton, quelque chose d’inattendu apparaît dans la lumière : c’est un bouquet de fleurs artificielles qui est coincé là.
Comment est-il arrivé là ? Pourquoi et par qui ?
Plus loin, dans un interstice des structures, des doris marbrées sont presque cachées. Il est étrange d’en rencontrer régulièrement sur ce site et si rarement sur la côte rocheuse.
Il est temps de retrouver le bout de la gueuse… Qui n’est plus là où il était. C’est pas grave, nous remontons tranquillement et François sort son parachute.
A 6 m, on sent bien que ça bouge au-dessus. Le parachute fait du yoyo. Il fait plus clair, mais c’est remué. En surface, nous retrouvons la houle, la pluie et le bateau, l’autre.
Un vrai week-end de Pâques : froid, venteux, pluvieux. Mais nous en avons profité autant que possible. Vivement le prochain week-end, en attendant le printemps…