Comme lors de nos plongées habituelles, nous avons vu des oursins (mais des verts) et des étoiles de mer (mais d’une belle variété). Dans la grande famille des Echinodermes, il y a aussi les holothuries. Ici, ce sont évidemment des concombres de mer du Nord Cucumaria frondosa. Ils sont plus enflés, mais ça n’a rien à voir avec une éventuelle couche de protection contre le froid.
Il y a une autre espèce, beaucoup plus colorée : le psolus écarlate Psolus fabricii : son panache de tentacules buccaux arborescents est d’un rouge éclatant.
Des alcyons Gersemia rubiformis de taille très modeste n’ont pas l’aspect en gros doigts de gants que nous voyons d’habitude. Ils sont plus fins, ce qui est particulièrement visible lorsque les polypes sont rentrés.
Nous avons vu pas mal de nudibranches, mais au final, très peu d’images sont exploitables… Les éolidiens à papilles Aeolidia papillosa seraient les plus grands éolidiens de cette région du monde. Ceux que nous avons vus n’étaient pas d’une taille extraordinaire, mais ils portent très bien leur nom.
La flabelline rouge Flabellina verrucosa et la flabelline gracile Flabellina gracilis sont difficilement différenciables. Voici 2 images qui pourraient correspondre aux 2 espèces comme à une seule, tous les critères distinctifs n’étant pas bien visibles à chaque fois.
Parmi les anémones et les oursins se promènent des crabes araignées Hyas araneus et des tourteaux pointclos Cancer irroratus. Les premiers sont reconnaissables à leur carapace en forme de poire.
Les tourteaux ont une carapace festonnée et de fortes pinces.
Nous n’avons pas vu passer beaucoup de poissons. Mais c’est peut-être en partie à cause de notre focalisation sur ce qui se trouvait sur le fond. Il y avait déjà beaucoup à observer. Pas de blennie, mais une cousine appartenant au même ordre : la stichée arctique Stichaeus punctatus. Ce petit poisson d’une vingtaine de centimètres vit posé sur le fond et il adopte une position de repli sur lui-même en ramenant sa queue vers sa tête.
Pensant être camouflée, une plie canadienne Hippoglossoides platessoides (sans le nom local on aurait à peu près reconnu la bête) ne l’était qu’approximativement.
Et enfin, le poisson que j’avais vraiment envie de voir, c’était le loup atlantique Anarhichas lupus. Ce cousin des blennies à une gueule à faire du cinéma dans la catégorie des méchants. Pourtant, c’est encore un délit de sale gueule. Il est en danger et il est protégé.
Sa remarquable mâchoire sert à broyer les coquilles et carapaces. Il aime la nourriture un peu piquante, comme on peut le voir sur l’image suivante où l’oursin vert n’a pas fait un pli.
Chaboisseau, lycode arctique, doris rugueux et d’autres ne figurent pas ici, faute d’images valables. Pour ce qui est du « gros », c’était seulement vu de la surface à quelques dizaines de mètres du bord.
Nous n’avons pu faire que 2 plongées et chaque fois les 40 ou 45 minutes dans cette eau à quelques degrés mais claire ont été un réel plaisir et une belle découverte. Si ce n’étaient l’éloignement et ses conséquences pratiques, j’y retournerais très volontiers. D’autant plus qu’il y a encore beaucoup à voir dans l’immense Saint Laurent, notamment des épaves.
Merci beaucoup à Steve pour sa gentillesse et son attention. Sous sa conduite, nous n’avons eu qu’à observer et profiter des visites.