Histoires et photos autour de mes plongées en Roussillon et ailleurs
Par Homo palmus
La tramontane n’est pas partie en vacances et nous sommes donc restés près de la côte. Le choix du jour s’est porté sur le Saumur, ce cargo de 100 m de long torpillé entre Port-Vendres et le cap Béar en 1944.
L’épave nous nargue : elle se dévoile à peine, ne laissant dépasser du brouillard cotonneux que le dessus des vestiges de son château. Tout le reste de la visite se fait dans cette brume épaisse à la luminosité laiteuse. Puis vient le moment de la remontée le long du bout de balisage.
Nous sortons de la couche d’eau fraîche pour retrouver celle des 20 premiers mètres, plus chaude et beaucoup plus claire. Bidons intermédiaires, arrivée dans la zone des paliers, retrouvailles avec les copains, petites discussions habituelles et séance photo souvenir… ?... Non, il y a quelque chose qui cloche… D’abord un, puis deux, puis… plein…
Nous sommes entourés de déchets. Ils passent entre nous, emportés par le faible courant. Il y en a partout. Je n’ai jamais vu ça. Nous sommes dans une décharge à ciel ouvert. Nous baignons dans une poubelle !
Chacun commence à attraper ce qu’il peut, à se remplir les poches de déchets en plastique.
Action dérisoire. C’est déprimant.
D’où est-ce que ça vient ? Comment est-il possible qu’il y en ait autant d’un coup ? On ne voit jamais ça ici.
Le lendemain, même lieu, même heure : plus rien. Tout ce qu’on a vu la veille est parti plus loin.
Difficile de croire à un courant aussi mystérieux qu’éphémère. C’est comme si des poubelles avaient été vidées en mer, d’un coup, à proximité de la côte. C’était la première fois. Souhaitons qu’elle reste unique.
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