Dernière plongée du week-end sur l’épave de l’Alice Robert. Nous avons eu des conditions relativement bonnes la veille et l’avant-veille. Cela pouvait-il durer ?
Lundi 9 juin 2014
Ce matin, les binômes changent et je descends en compagnie d’un fin gourmet (ce détail aura du sens un peu plus loin). Les conditions sont très différentes de la veille avec un brouillard qui est remonté de quelques mètres, enveloppant les structures les plus saillantes d’une brume laiteuse fantomatique. Les poissons ne sont pas perturbés, toujours tournoyants autour du double canon.
Depuis le pont avant, on voit que le mât émerge de la brume quelques mètres au-dessus de nous, mais de là où nous sommes, il reste voilé.
Le gros canon de 105 mm sur le gaillard d’avant est une masse sombre aux contours masqués par les filets brisés abandonnés.
De plus près, tous ces lambeaux donnent une impression de mousses et d’autres plantes épiphytes aux tiges retombant vers le sol.
Le canon tribord est un peu moins recouvert par les lambeaux, mais totalement colonisé, comme sa tourelle, par les anémones bijoux.
Voilà mon binôme qui s’approche…
… Et qui disparaît derrière. Je contourne le canon et je le trouve tout contre l’embase du canon. Il éclaire une langouste qui habite là. Puis il ne peut pas s’empêcher de vouloir évaluer le potentiel gastronomique de ce crustacé ! Pas d’inquiétude, l’animal retrouve sa cavité en bonne santé (sauf peut-être un traumatisme psychologique grave). C’est la déformation professionnelle, le goût pour les produits frais et de qualité…
Il est temps d’entamer la remontée, le long du mât puisque nous y sommes.
D’ailleurs, nous n’y sommes pas seuls. Un être étrange habite dans le mât. Mais c’est une autre histoire…
C’était la 3e et dernière plongée sur l’épave du SG 11 ex-Alice Robert qui fêtait ses 70 ans de vie subaquatique. N’oublions pas ses consoeurs locales. J’espère pouvoir en parler prochainement.