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23 juillet 2015 4 23 /07 /juillet /2015 00:18

La tramontane n’est pas partie en vacances et nous sommes donc restés près de la côte. Le choix du jour s’est porté sur le Saumur, ce cargo de 100 m de long torpillé entre Port-Vendres et le cap Béar en 1944.

L’épave nous nargue : elle se dévoile à peine, ne laissant dépasser du brouillard cotonneux que le dessus des vestiges de son château. Tout le reste de la visite se fait dans cette brume épaisse à la luminosité laiteuse. Puis vient le moment de la remontée le long du bout de balisage.

Paliers dans une poubelle

Nous sortons de la couche d’eau fraîche pour retrouver celle des 20 premiers mètres, plus chaude et beaucoup plus claire. Bidons intermédiaires, arrivée dans la zone des paliers, retrouvailles avec les copains, petites discussions habituelles et séance photo souvenir… ?... Non, il y a quelque chose qui cloche… D’abord un, puis deux, puis… plein…

Paliers dans une poubelle

Nous sommes entourés de déchets. Ils passent entre nous, emportés par le faible courant. Il y en a partout. Je n’ai jamais vu ça. Nous sommes dans une décharge à ciel ouvert. Nous baignons dans une poubelle !

Paliers dans une poubelle

Chacun commence à attraper ce qu’il peut, à se remplir les poches de déchets en plastique.

Paliers dans une poubelle
Paliers dans une poubelle

Action dérisoire. C’est déprimant.

D’où est-ce que ça vient ? Comment est-il possible qu’il y en ait autant d’un coup ? On ne voit jamais ça ici.

 

Le lendemain, même lieu, même heure : plus rien. Tout ce qu’on a vu la veille est parti plus loin.

 

Difficile de croire à un courant aussi mystérieux qu’éphémère. C’est comme si des poubelles avaient été vidées en mer, d’un coup, à proximité de la côte. C’était la première fois. Souhaitons qu’elle reste unique.

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20 juillet 2015 1 20 /07 /juillet /2015 16:57

Il ne reste probablement pas de trace de nombreux naufrages survenus ces deux derniers siècles, du moins pas de quoi mettre des curieux sur une piste. On se trouve donc parfois avec des histoires tragiques sans vestige, mais aussi des vestiges sans leur histoire (voir http://www.after-dive.net/article-chaudiere-recherche-epave-desesperement-123016679.html ). Le jeu consiste à regrouper les éléments pour retricoter une aventure humaine. Parfois, tout concorde, si minces soient les restes. C’est le cas du Mirotres.

Nous étions déjà partis à la recherche de traces par une belle journée de printemps. La mer était d’un vert épais et la visibilité était si réduite que même les poissons sursautaient en tombant nez à nez avec nous (voir http://www.after-dive.net/article-a-la-recherche-du-mirotres-125229524.html ). Il fallait retourner voir. Cette fois, la mer était belle, bleue, sans touriste et la visibilité excellente. Nous ne pouvions donc pas espérer mieux.

Nous avons d’abord trouvé ce qui doit être le reste de la proue.

Quelques maigres vestiges préservent de l’oubli
Quelques maigres vestiges préservent de l’oubli

Puis, à une cinquantaine de mètres, le moteur.

Quelques maigres vestiges préservent de l’oubli

Et à proximité immédiate ce qui doit être l’extrémité de la poupe, retournée.

Quelques maigres vestiges préservent de l’oubli

Le fragment de coque que nous avions vu précédemment se trouve à un peu plus de 80 m en direction du large.

Le Mirotres était en ciment armé, ce qui n’est pas banal pour un bateau. D’ailleurs, la question « Maman les p’tits bateaux qui vont sur l'eau sont-ils en ciment armé ?» ne fait même par partie de la chanson. C’est dire !

Avec le temps, le ciment prend des allures de roche. Il est érodé, colonisé et il disparait dans le paysage. Les fers à béton subsistent et dans le vaste périmètre des restes de cette épave, plus ou moins enterrés, ils parsèment le fond.

Mais tant qu’il y aura des vestiges, même minimes, et des curieux pour les relier à une histoire pas banale, le Mirotres ne sombrera pas dans l’oubli.

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21 juin 2015 7 21 /06 /juin /2015 19:04

Depuis longtemps nous entendions des histoires d’avions tombés ici ou là, entre Argelès et Saint Cyprien, sans jamais savoir précisément où. Nous avons collecté quelques informations et même quelques points très approximatifs concernant un avion. Certains semblaient bien connaître le site puisque des images circulaient depuis quelques années. Mais impossible d’en savoir plus, car nous aurions pu, peut-être, ouvrir au grand public un trésor gardé caché ! Donc, nous avons cherché, questionné, fouillé et finalement, trouvé. Trouvé, oui, mais quoi exactement ?

Largage de la gueuse, descente, quelques coups de palmes et :

 

Presque plus rien, et pourtant…

Enfin ! Enfin ? Enfin…

Nous sommes à la recherche d’un avion disparu 70 ans plus tôt. Les rares images que nous avions vues, ne remontant pourtant qu’à quelques années, montraient une forme d’avion, un fuselage, une queue, des ailes… Sommes-nous bien sur le même vestige ? J’ai du mal à le croire.

Les maigres restes se composent de ce qui serait une aile et d’une masse métallique difficile à identifier mais qui a été déplacée.

Un congre loge à l’intérieur de l’aile. Le bord de l’aile est délimité par un alignement de spirographes qui ont trouvé un support solide sur ce fond de vase.

Presque plus rien, et pourtant…

De la masse métallique, peu de choses à dire à première vue, si ce n’est que c’est un tout petit récif artificiel grouillant de vie

Presque plus rien, et pourtant…
Presque plus rien, et pourtant…

Les spirographes, comme les éléments solides, servent de supports à de nombreuses pontes de calmars et de seiches.

Presque plus rien, et pourtant…
Presque plus rien, et pourtant…

De petits crustacés se cachent au milieu des débris.

Presque plus rien, et pourtant…
Presque plus rien, et pourtant…

Un poulpe est caché derrière sa muraille de coquillages. Il est timide et peu intéressé par la tentative de gratouille…

Presque plus rien, et pourtant…

Les petits bancs de petits poissons et les mouvements des nombreuses blennies curieuses donnent une impression d’animation qui tranche avec les environs faussement déserts visuellement et ponctués de beaux cérianthes.

Presque plus rien, et pourtant…

Mais nous ne sommes pas là uniquement pour faire un inventaire de biodiversité. Il nous faut des données qui nous aideront dans notre enquête, par exemple des dimensions.

Presque plus rien, et pourtant…
Presque plus rien, et pourtant…

Pour terminer, voici une question : que représente la scène suivante ?

a- le bateau est attaqué par des pirates

b- c’est la danse de la pluie parce qu’il fait trop beau

c- c’est-pas-moi-m’sieur-j’ai-rien-fait-m’sieur

d- un début de prière de remerciement à Poséidon (mais où sont les offrandes ?)

Presque plus rien, et pourtant…

Après quelques plongées infructueuses, nous avons trouvé de maigres vestiges. Pouvons-nous dès à présent affirmer leur origine ? Ce n’est pas certain…

 

Ce qui devient une épave est voué à disparaître à plus ou moins long terme. La désagrégation n’est pas linéaire en fonction du temps. Les parties les plus fragiles sont détruites rapidement, puis la structure fondamentale résiste jusqu’au moment où elle commence à céder. A ce stade, une accélération du processus de disparition peut s’enclencher. Rien n’est fait pour enrayer le mécanisme. Tout ce qu’on peut encore espérer, c’est sauver la mémoire de l’événement. Encore faut-il qu’il y ait suffisamment d’informations pour écrire un récit souvent tragique, mais qui appartient à l’histoire locale. C’est là que les choses se compliquent : refus de communiquer, égoïsme primaire, pseudo-privilège de chasse gardée, incompréhension de la problématique… Il est difficile d’obtenir des informations. Et lorsque les vestiges sont désormais près de la dissolution finale, l’enquête se complique encore… En voici un bel exemple.

 

Quoi qu’il en soit, ces restes ne sont plus totalement perdus pour tout le monde à l’exception de ceux qui voulaient se les garder. Nous avons encore beaucoup de travail pour leur redonner vie à travers une histoire. Bien entendu, c’est avec le plus grand plaisir que nous recevrons des informations sur ce site de la part de ceux qui auraient envie de partager, avant que tout soit définitivement perdu.

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11 mai 2015 1 11 /05 /mai /2015 07:01

Tempêtes, ruissellement, efflorescences, la visi dans les 10 premiers mètres est assez réduite depuis des semaines. Bien plus bas, l’eau est nettement moins chargée mais la lumière en partie bloquée arrive tamisée, d’autant plus que ce matin-là le ciel est couvert. C’est avec plaisir et curiosité que nous retrouvons l’Alice Robert. Entre chaque visite, après chaque événement (naturel ou non), l’inquiétude se porte sur le mât, emblème fragile. Mais j’ai déjà mis quelques images rassurantes ces jours derniers.

Visite de printemps : l’Alice Robert

La gueuse est posée sur le gaillard d’avant, à côté de la culasse du gros canon de 105 mm. Nous allons remonter l’épave de la proue vers la cassure en longeant le flanc tribord.

Visite de printemps : l’Alice Robert

Support de mitrailleuse puis tourelle portant le canon de 37 mm : jusque-là, rien de significatif de changé.

Visite de printemps : l’Alice Robert
Visite de printemps : l’Alice Robert

A la suite des travaux de déminages, je m’attendais à ne plus voir les caisses de munitions sur le pont devant le château. Celles-ci sont toujours à leur place et n’ont donc pas dû inquiéter les spécialistes.

Visite de printemps : l’Alice Robert

Sur le château, l’écroulement s’est accentué. Les citernes entourant la cheminée sont de plus en plus inclinées, de même que celle surplombant l’atelier. La hauteur de la base de la cheminée sert de référence : elle est plus importante qu’avant l’hiver, signalant l’affaissement de la structure environnante.

Visite de printemps : l’Alice Robert
Visite de printemps : l’Alice Robert
Visite de printemps : l’Alice Robert
Visite de printemps : l’Alice Robert
Visite de printemps : l’Alice Robert

Enfin, le canon de 105 mm à la cassure ne semble pas avoir changé. Les anthias apprécient toujours ce tube pointé vers la surface, tout comme le mât.

Visite de printemps : l’Alice Robert

La couche épaisse en dessous de nous n’a pas incité à descendre dans la cale pour voir si les grenades étaient encore entassées. On ira voir une autre fois.

Cette visite est globalement rassurante. L’épave poursuit sa lente dégradation et elle ne semble pas avoir subi de graves événements ces derniers temps. Les prochaines visites permettront d’affiner le jugement.

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8 mai 2015 5 08 /05 /mai /2015 19:31

Après les tempêtes hivernales, après les activités mystérieuses de la Grande Muette, après les jours et les nuits d’angoisse dans l’attente de pouvoir constater d’éventuels dégâts survenus depuis la dernière visite, nous avons pu, enfin, faire un tour rapide de l’Alice Robert dans d’assez bonnes conditions. Mais avant de dresser un bilan général, voici quelques vues du mât, emblème de l’épave, qui est encore là, dressé vers la surface et comme toujours entouré d’anthias.

Il est encore là !
Il est encore là !
Il est encore là !
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7 janvier 2015 3 07 /01 /janvier /2015 06:19

La Méditerranée est souvent considérée à tort comme une mer tranquille, cette eau bleue des vacances estivales. En comparaison avec l’océan, elle me semble parfois plus susceptible et caractérielle. Beaucoup d’épaves qui ne sont pas dues qu’à la folie des hommes sont là pour en témoigner. Contre les éléments, on ne peut pas toujours gagner, d’autant plus lorsque la mécanique s’en mêle. C’est un peu ce qui est arrivé au Bazan, navire à voile et vapeur chargé de barriques de vin, qui s’est échoué au pied du Cap Béar quelques jours avant Noël 1917. Disloqué par la tempête, qu’est devenu ce cargo de 60 m de long ?


Le navire est venu se coucher sur tribord sur une grosse roche au pied de la falaise. Les vestiges sont visibles dès le premier mètre sous la surface.

 

bazan IMG 4036m

 

Un fragment se trouve d’un côté de la roche tandis que les plus gros morceaux sont de l’autre.

 

bazan IMG 4022m

 

De nombreuses pièces métalliques sont éparpillées sur une vaste zone entre la surface et une quinzaine de mètres.

 

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Un étrange millefeuille de métal, coincé et ensablé le long d’une paroi rocheuse, pose question quant au procédé de mise en place et de compression.

 

bazan IMG 4074

 

Le vilebrequin et une bielle ont donné à l’épave son surnom « d’arbre à cames »

 

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bazan IMG 4056m

bazan IMG 4065

 

En suivant la pente, des restes de membrures reposent à plat sur le fond.

 

bazan IMG 4124m

 

Enfin, vers 13 m, la chaudière apparait. Elle est encore en très bon état. Sa position et les rochers qui semblent la caler suggèrent qu’elle a roulé jusqu’à cet endroit, probablement au cours des tempêtes à partir d’un état de démembrement avancé du navire.

 

bazan IMG 4099m

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Presque un siècle s’est écoulé et aujourd’hui, les traces de ce navire s’estompent. Pourtant, il en reste encore assez pour se souvenir de ce que certains ont surnommé « l’arbre à cames ».

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20 décembre 2014 6 20 /12 /décembre /2014 07:25

 

Après les fortes pluies, le marin plus que sensible suivi par la tramontane violente, les eaux ne sont pas très claires en bordure de la côte. Néanmoins, nous nous mettons à l’eau à proximité immédiate d’une toute petite plage de la côte rocheuse. L’objectif du jour est de trouver des restes du Mirotres, navire espagnol perdu en 1920.

Dans quelques mètres, nous sommes ballottés par la houle et la visi est assez réduite, ce qui complique la recherche. Dans cette eau laiteuse, nous tombons littéralement nez à nez avec une murène. L’animal est aussi surpris que nous ! Un peu coincée contre un rocher, la murène fait d’abord face, la gueule grande ouverte, puis s’éloigne assez rapidement.

 

mirotres IMG 5083

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Nous reprenons les recherches et tout ce que nous trouvons, ce sont des tiges de fer et des blocs de béton.

 

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Pas très encourageant ? En fait, si, nous nous attendions à trouver ces types d’objets. Pourquoi ? Parce que le Mirotres était un navire particulier : il était construit en béton armé.

Le Mirotres était un navire à voiles et moteur à essence de 34 m de long sur un peu plus de 7 m de large. Il a été construit en 1918 près de Barcelone. Dès le début de la Première Guerre mondiale, la demande en acier est si forte qu’il faut économiser ce matériau. Le béton armé est une alternative pour la construction navale.

Deux ans après sa sortie des chantiers, par un jour de brouillard, le Mirotres s’échoue sur des écueils au sud de Banyuls. Dans si peu de fond, une épave vieillit mal et après 95 ans de houle et de tempêtes, que peut-il bien rester ? Le béton armé vieillit-il mieux que l’acier ?

 

Tous ces fers et ces agglomérats de béton arrondis par les frottements tels des galets naturels semblent indiquer une désagrégation complète de l’épave. Plus profond, nous trouvons ce qui devait être un morceau de coque : 3 carrés d’un mètre de côté.

 

mirotres IMG 5098

 

La partie centrale est la plus usée. Le béton a été érodé et le maillage métallique est exposé à la corrosion.

 

mirotres IMG 5104

mirotres IMG 5106

 

Voilà une heure que nous déambulons et avec cette visi réduite nous n’avons pas couvert toute la zone. Des effets de la température de l’eau et de la houle commencent à se faire sentir. Il est temps de remonter.

Ces maigres résultats sont néanmoins encourageants : le Mirotres est bien là, brisé, démantelé. Il faudra revenir lorsque les conditions seront meilleures pour chercher d’autres restes.

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23 octobre 2014 4 23 /10 /octobre /2014 06:35

Il y a quelques mois, j’ai parlé de la pelleteuse abandonnée dans la réserve de Banyuls. Cet engin a servi à la pose de la conduite d’évacuation de la station d’épuration. Voici quelques images prises dans de meilleures conditions que la dernière fois (voir Récif mécanique ).

 

pelleteuse IMG 2864m

 

Dans le cas de cet engin, on peut s’interroger sur la notion d’épave :

- Est-ce qu’un tel objet aurait dû être abandonné là de cette manière sans nettoyage ? Probablement pas.

 

pelleteuse IMG 2883m


- Que faut-il en penser aujourd’hui ?

La pelleteuse a été intégrée dans son environnement. Elle sert de support de colonisation depuis une trentaine d’années et elle ressemble à présent à un rocher comme un autre, la morphologie étant toutefois un peu particulière.

 

pelleteuse IMG 2897m

pelleteuse IMG 2929m


- Quelqu’un s’est-il intéressé à ce qui s’est développé dessus ?

Pas à ma connaissance, enfin, de manière scientifique.

 

pelleteuse IMG 2936m


- Est-ce que cela aurait eu un intérêt ?

Sans doute ! La nature de l’objet, ses formes, ses matériaux conditionnent la colonisation.

 

pelleteuse IMG 2958m

 

Il me semble que la réserve marine existait déjà lors des travaux au cours desquels la pelleteuse a été abandonnée. Personne à l’époque n’a mis en œuvre un plan d’action pour la sortir de là ? Y a-t-il eu polémique ? J’aimerais beaucoup avoir des témoignages sur le sujet. S’il y a des personnes qui ont le souvenir de cet événement et du contexte de l’époque, je suis très intéressé.

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9 octobre 2014 4 09 /10 /octobre /2014 06:32

Avec les beaux jours s’installe la thermocline qui dure le temps d’une météo estivale, jusqu’à l’automne. Habituellement, les eaux chaudes se refroidissent et le plongeur sort une petite laine supplémentaire pour passer l’hiver. En ce moment, c’est un peu différent et nous en avons fait l’expérience le week-end dernier sur l'Alice Robert. Il n’y avait pas de thermocline avant 43 m et la température était encore de 21°C jusque-là. La météo tempétueuse de ces derniers temps a brouillé la visi, transformant les 25 premiers mètres en une soupe verte. En dessous, l’eau était très claire jusqu’à 38 m. Plus bas, c’était le brouillard épais.

Voir le haut du mât effleurer la soupe tout en ayant la base dans le brouillard donne bien la mesure des strates dans lesquelles nous avons évolué, préférant nous attarder là où le regard portait loin.

 

Alice Robert Bananier 041014 mat IMG 4467

Alice Robert Bananier 041014 mat IMG 4473

 

Cette clarté permet de profiter de la densité des poissons tournant autour de l’épave. D’aussi loin, on constate aussi que par rapport à la ligne presque horizontale formée par les tourelles bâbord et tribord, le mât penche sensiblement sur tribord. Combien de temps restera-t-il dressé ?

 

Catherine avait emporté sa caméra. J’aimerais voir les séquences dans cette ambiance de millefeuille. Personnage dans les tableaux, Homo palmette devait surveiller ses postures. Malheureusement, le photographe n’est pas toujours très habile. Et puis il y a tous ces anthias partout : c’est pénible ! Comment voir les canons avec tous ces poissons rouges ?!

 

Alice Robert Bananier 41014 canon tribord IMG 4360

Alice Robert Bananier 041014 canon tribord IMG 4361

 

Nous avons délaissé la proue pour planer jusqu’à la tourelle du double canon de 37 mm émergeant de la brume vaporeuse tel un îlot mécanique grippé.

 

Alice Robert Bananier 041014 double canon IMG 4392

Alice Robert Bananier 41014 double canon IMG 4384

 

Poursuivant vers la cassure, d’îlot en îlot, nous sommes arrivés au canon de 105 mm pointant vers la surface.

 

Alice Robert Bananier 41014 canon 105 IMG 4457

 

Au loin, le double canon dont on ne voit plus la tourelle semble en passe d’être englouti par le brouillard mouvant.

 

Alice Robert Bananier 041014 double canon IMG 4378

 

Comme chaque structure saillante sur cette épave, ce canon a sa propre nuée tournoyante d’anthias aux couleurs vives.

 

Alice Robert bananier 041014 canon 105 IMG 4427

 

Nous avons fait le chemin inverse, remontant l’épave en planant jusqu’au mât dans cette strate limpide à travers les bancs de poissons.

 

Alice Robert Bananier 40114 double canon IMG 4461

 

L’ambiance, la luminosité, les mouvements de la multitude de poissons, tout a contribué à faire de cette plongée un souvenir mémorable.

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3 octobre 2014 5 03 /10 /octobre /2014 06:55

Le photographe et le vidéaste capturent les images. Mais qui pour les figer, eux, en pleine action ?

Ce matin-là, j’accompagne, pour une fois, un binôme qui s’est fixé pour objectif de faire des séquences sur l’Alice Robert : l’un fera le modèle pour donner l’échelle et de la profondeur dans les images de l’autre. Et moi ? Je ferai partie du décor, mais pas seulement. Je vais en profiter pour immortaliser la plongée. On ne sait jamais, dans un futur proche, ça pourra aider à se rappeler de bons souvenirs…

La veille, la visi était tout à fait correcte. Ce matin, le brouillard couvre l’épave. Seul le mât dépasse.

 

Alice Robert making of 140914 IMG 4188m

 

La brume est-elle si épaisse ? Nous descendons vers la cassure. Du pont, je regarde le canon de 105 mm pointer vers la surface et… Le soleil ?

 

Alice Robert making of 140914 IMG 4139m

 

Non, c’est la lampe de François, seule chose que je distingue de lui qui plane au bout du canon.

Les conditions ne sont pas propices à la vidéo. Nous repassons au-dessus du brouillard et les plans sont changés : direction le mât qui se trouve à 40 m de là.

 

Alice Robert making of 140914 IMG 4143m

 

Cette fois c’est bon, vas-y François, la caméra suit ton évolution entre deux eaux, au milieu des poissons !

 

Alice Robert making of 140914 IMG 4154m

 

La couche de brume semble mouvante : plus haute par moments, plus basse quelques instants après.

 

Alice Robert making of 140914 IMG 4173m

 

Toutes les autres palanquées se promènent une dizaine de mètres en dessous sur les structures, ne se signalant que par leurs chapelets de bulles.

 

Alice Robert making of 140914 IMG 4176m

 

Ce mât… C’est un roc !… C’est un pic !… C’est un cap !… Que dis-je, c’est un cap ?… C’est une péninsule ! Cette impression d’épaisseur solide est fausse : le mât penche, sa base s’affaiblit.

François tourne autour, la caméra aussi. Les poissons s’habituent à nous.

 

Alice Robert making of 140914 IMG 4206m

Alice Robert making of 140914 IMG 4181m

Malgré la moindre profondeur que sur les ponts, le temps passe et il faut nous décider à entamer la lente remontée.

 

Alice Robert making of 140914 IMG 4198m

 

L’objectif initial était de faire certaines séquences, mais les conditions ont décidé, comme toujours. Finalement, l’ambiance étrange entre cette couche blafarde et la surface lumineuse, dans un beau bleu, entourés de poissons méritait que nous y consacrions du temps. J’espère que les plans sont réussis. Et si à l’avenir quelques dizaines de ces secondes se retrouvent intégrées à un ensemble beaucoup plus conséquent, j’aurai quelques images pour raconter comment nous avons passé cette plongée à planer entre lumière et brouillard, au milieu des poissons, autour d’un mât-symbole-totem qui ne sera peut-être plus là…

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