Parmi les grandes lois fondamentales de Dame Nature, il y a « après la pluie, le beau temps (il paraît) », « la raison du plus fort est toujours la meilleure », « qui va à la chasse perd sa place (sauf si c’est le plus fort)» ou encore « manger ou être mangé ». A part dans le premier cas, il vaut donc mieux être le plus fort. Cette caractéristique joue aussi très souvent un rôle dans une activité cruciale pour le bon devenir de la diversité : la reproduction. Mais pas toujours et le monde sous-marin nous donne des exemples d’organismes se moquant complètement de ce que sera le collaborateur, pourvu que tout le monde fasse sa part du travail. Si ça implique souvent une posture adéquate, ça nécessite aussi une bonne synchronisation.
Les étoiles de mer rouges semblent apprécier l’intimité d’une nuit d’été. Les gamètes seront libérés en pleine eau. A eux de se débrouiller ensuite.
Il en est de même pour les holothuries tubuleuses, en fin de journée. Celles-ci se dressent avant d’éjecter leurs produits génitaux.
Chez les poulpes, l’accouplement peut-être un poil vif sans pour autant que les 16 tentacules fassent de nœud, ce qui est remarquable (surtout que c’est potentiellement très collant). La femelle va s’occuper de ses œufs et les ventiler jusqu’à l’épuisement fatal.
Un autre mollusque, le murex tuberculé, pratique ça en groupe. Il faut être attentif pour observer le paquet d’individus d’aspect caillouteux (plus d’une trentaine sur cette image) sur un fond caillouteux.
Le résultat pourrait presque passer pour un déchet. Les œufs sont groupés dans des capsules blanches ayant un aspect de polystyrène.
Avec les poissons commencent les histoires de parades, de faire le beau, de prier la femelle d’accorder ses grâces, de lui montrer que le nid est tout beau tout propre, etc. Les castagnoles sont omniprésentes lors des plongées en Roussillon. Ces petits poissons sont loin d’être inintéressants. J’avais déjà parlé de leur témérité et de leur ténacité (voir Carte postale d’Argelès-sur-mer : David contre Goliath, version poulpe ). J’aime aussi leur progéniture. Ce poisson au nom si bien choisi de Chromis chromis donne naissance à des juvéniles habillés d’un beau bleu électrique qu’ils perdront avec l’âge.
Je n’ai pas encore récolté d’images de la reproduction de l’Homo aquaticus in situ. Est-ce que la femelle est souvent attirée par le bling-bling comme chez le cousin terrestre ?
Mollusques, Echinodermes, Ostéichtyen, mammifères… Quel que soit le support de notre orgueil, nous n’échappons pas à toutes les lois de Dame Nature…