Le Japon est le pays des sushis, sashimis et de tout un tas de produits alimentaires d’origine marine parfois un tantinet étranges. C’est aussi un archipel qui compte beaucoup d’aquariums, comme si le fait d’être entouré d’eau salée et d’en tirer énormément incitait à en mettre en cage des représentants plutôt photogéniques pour montrer à tous les merveilles d’un monde sous-marin qui peut ainsi être autre chose qu’un gros garde-manger.
Même s’il reprend les classiques du genre, l’aquarium de Yokohama a des spécificités clairement affichées.
Il y a aussi la manière de mettre en scène les classiques, ce qui retient le visiteur devant les vitres. Par exemple, montrer des tortues, des requins léopards, des raies guitares et d’autres raies tous ensemble dans un bassin très peu profond : densité d’animaux qui semblent à proximité immédiate, même pour les petits enfants.
Parmi les invertébrés, le nautile est encore l’un de mes rêves de rencontres nocturnes. Il faudra un jour aller dans les eaux lointaines où il vit…
Les choix d’éclairages artificiels tamisés permettent un rendu assez esthétique : les énormes araignées scotchent sur place les enfants pas beaucoup plus grands.
Les cérianthes ont un air pas naturel et pourtant, ils ne viennent pas de la région au nord de la capitale tristement célèbre pour sa catastrophe permanente qui dure depuis 3 ans déjà.
Les requins sont bizarrement mal appréciés par les baigneurs et les surfeurs, mais très attendus par les visiteurs... Lorsque ces poissons sont en captivité derrière une vitre épaisse. Le requin-taureau fait partie des classiques. Sa dentition à donner des cauchemars à tout orthodontiste fait son succès. A Yokohama, la mise en scène est intéressante : les requins évoluent dans un bassin peuplé par un grand banc de sardines. Les effets de mouvements du banc (toujours au même endroit autour du tunnel grâce à un jeu de courants) serein ou perturbé par l’approche des sélaciens sont captivants.
Dans le grand bassin, parmi les autres poissons classiques, il y a des requins-marteaux à la morphologie unique.
Mais de tous les requins de l’aquarium, ceux qui sont les stars, ce sont les 2 requins-baleines.
Ils sont dans le bassin qui sert aux spectacles. Car cet aquarium propose également des numéros "d’animaux savants" avec des otaries, des dauphins et des belugas.
Je ne suis pas amateur de ce genre de spectacle, mais j’y ai quand même assisté. Pour s’imaginer le contexte, il faut comprendre que c’est en japonais bien sûr, mais très japonais : présentation par une animatrice un brin tendance kawaï, avec des histoires de cerceaux de fleurs, de la musique criarde, un côté burlesque un poil kitch et plein d’enfants qui s’éclatent. Il faut noter que les requins-baleines restent à tourner dans le bassin pendant que les dauphins et leurs dresseurs travaillent dedans, mais qu’ils sont retenus dans un coin (mais pas séparés) lorsque les bélugas entrent en scène.
Il ne faut pas oublier la galerie marchande sur 2 niveaux dans 3 bâtiments à la sortie, pleine de magasins quasiment exclusivement vendeurs de produits dérivés des animaux de l’aquarium.
L’ensemble est propre, bien organisé, bien emballé, bref, japonais.
Quand on se trouve au Pays du Soleil Levant et que le passage d’un typhon tous les 3 jours empêche d’aller voir sous l’eau comme les fonds sont beaux (voir Plongée au Japon (1) , Plongée au Japon (2) , Plongée au Japon (3) , Plongée au Japon (4) et l'album Atami-Japon), les aquariums sont des lieux où s’évader en attendant d’avoir la possibilité d’aller rencontrer ces animaux chez eux.