« Parfois, l’homme peut-être pris de remords en ne respectant pas toujours cette mer si précieuse, où vivent tant de faune et de flore qui malheureusement disparaissent petit à petit. Alors, l’homme décide de faire une bonne action en faveur de cette vie sous-marine, en coulant une vieille péniche il crée un récif artificiel où la faune et la flore vont pouvoir regagner un peu de territoire »
Le Sommeil des Epaves, P. Strazzera ed. 1998.
C’était l’idée, couler quelques vieilles embarcations sur ce vaste plateau de sable face à la côte roussillonnaise pour former des récifs artificiels devant attirer et fixer de la vie sous-marine afin qu’elle y prospère.
L’épave est posée à plat sur un fond de 28 m. La proue perd les plaques de tôle du pont.
Le premier gros objet est un treuil recouvert de gros cordages.
Un ensemble de bouts traîne en arrière entre les bittes d’amarrage et ce qui devait être des claires-voies sur lesquelles restent les lambeaux d’un filet. C’est normal, c’est un récif artificiel… (voir L’effet réserve )
Elle mesure une trentaine de mètres et l’essentiel de la structure est une unique et longue cale dans laquelle avaient été déposés des pylônes en béton.
En allant à la poupe, les restes de la cabine sont très délabrés.
On peut facilement pénétrer à l’intérieur du niveau inférieur. L’ambiance ce jour-là est un peu glauque.
Derrière la cabine, la surface est plane jusqu’à la poupe.
En descendant au bas de celle-ci, un gros cordage mène jusqu’à ce qui devait être deux segments de ponton qui ont été coulés à la suite.
Toute l’épave est encroûtée, relativement uniformément. Quelques blennies et rascasses sont posées par-ci par-là.
Mais ce qui surprend le plus, c’est le grand nombre de nudibranches et plus particulièrement les godives orange. Il y en a partout et de belle taille.
Au départ, la zone de récifs artificiels devait être plus grande : en plus des modules du récif, 5 autres petits bateaux de pêche avaient été coulés et des pieux anti-chalutage avaient été posés. Les pêcheurs ont détruit tout cela qui les gênait, ainsi qu’une partie du récif. Voilà un énième exemple de l’état d’esprit et des capacités intellectuelles de gens qui vivent de la mer dans cette région.
« La plongée se termine sur cette petite épave qui n’a pas de passé guerrier, mais qui est aussi intéressante. La faune et la flore qui vivent autour d’elle constituent un petit espoir pour régénérer la vie sous-marine qui en a tant besoin »
Le Sommeil des Epaves, P. Strazzera ed. 1998.
Ce qui est pourtant possible ailleurs (voir STENAPA reef , Plongée au Japon (1) ) ne l’est manifestement pas ici.