Recoin sombre
Les plongées à la réserve se font essentiellement dans les 15 premiers mètres. C’est là que se concentre une grande partie de la diversité des poissons que les plongeurs cherchent à observer. C’est aussi l’intérêt de la réserve que de permettre de voir la variété et le nombre dans si peu d’eau. Le relief est constitué d’arêtes rocheuses plus ou moins espacées, parfois inclinées, ce qui crée des zones étroites et difficiles d’accès pour le plongeur, où règne une semi-obscurité. L’endroit paraît idéal pour tenter de trouver le calme lorsque les hordes de palmipèdes bruyants déferlent sur le site. Il n’est donc pas rare d’y trouver des mérous, jeunes ou plus vieux. L’approche n’est pas simple car il faut manœuvrer dans le peu d’espace sans tout abîmer, apporter sa lumière artificielle et ne pas effrayer les animaux. Et puis il y a l’éclat du flash, imprévisible et violent qui fige un bref instant la scène cachée, la révélant comme en plein jour.
Le mérou n’a pas réagi. Il est resté collé à la paroi, la nageoire dorsale à peine relevée. Il a ce regard dont j’avais parlé en décembre (voir Le mérou du mois : décembre ). Peut-être est-ce le même ? Il doit m’en vouloir. Je dois passer pour une sorte de psychopathe…