Parmi les nombreux sites de plongée de la côte rocheuse du Roussillon, la réserve de Banyuls-Cerbère attire inévitablement les visiteurs. En fait, à en juger par les demandes de certains plongeurs souhaitant découvrir pour la première fois les fonds sous-marins locaux, le simple mot « réserve » semble magique. On pourrait y voir une sorte de croyance inconsciente que la mer est ravagée et que la réserve, havre de paix préservé de tous les maux, contient à elle seule toutes les merveilles de la vie aquatique. Bien sûr, il n’en est rien. Simplement, la réserve concentre plus d’individus de certaines espèces qu’ailleurs sur la côte. C’est donc pour observer la densité de ces espèces qu’il faut s’y rendre.
A la réserve, le spectacle se déroule le plus souvent entre le plongeur et la surface. Il faut donc penser à ne pas rester le masque collé à la roche. Par ailleurs, quelques informations sur les espèces les plus fréquentes peuvent être utiles pour les approcher au mieux.
A quelques mètres sous la surface, les sars communs sont en bancs de plus en plus importants à mesure que l’été approche.
Si nombreux, ils semblent rester assez éloignés de la roche par rapport à d’autres sites où on les observe en petits groupes picorant sur le fond. Ils sont calmes et se déplacent très lentement en l’absence de stress. Le plongeur peut les approcher de très près, à condition de ne pas remuer et de limiter les bulles.
Les saupes naviguent de la surface jusqu’au fond, au rythme de mouvements de bancs esthétiques assez rapides.
J’ai déjà présenté ces poissons il y a bien longtemps… (voir Les saupes. ). Les individus peuvent constituer des bancs étonnamment importants (voir la video ici : En attendant l’été (4) )qui se déplacent continuellement, que ce soit en pleine eau ou sur la roche qu’ils broutent bruyamment (ça vaut la peine d’ôter la cagoule pour bien apprécier).
Comme pour les sars, le plongeur qui reste calme et qui limite ses bulles peut s’approcher extrêmement près sans les alarmer.
Les sars tambours sont parfois seuls, souvent en binôme, plus rarement en groupes de 4 à 5 individus.
Ils sont le plus souvent à proximité de la roche. Très craintifs, ils gardent une grande distance de sécurité avec le plongeur et il faut de la ruse, du calme et de la patience pour les approcher de près. La réserve est un lieu plus facile d’accès pour les observer que les épaves profondes où ils peuvent être nombreux (voir L’Astrée en dehors des heures d’affluence ).
Les corbs de la réserve semblent savoir qu’ils ne risquent en théorie pas grand-chose des visiteurs.
Leur comportement de tolérance semble plus marqué que sur d’autres sites où on les croise bien moins fréquemment.
Toujours en petits groupes, ils se placent généralement au niveau des crêtes des failles et, s’ils en sont chassés par les plongeurs de passage, ils ont tendance à revenir à leur point de départ ou à proximité après quelques instants
Ces poissons donnent une impression de profusion dans la réserve. Mais il y en a d’autres pour lesquels la visite de ce site est intéressante, d’autres poissons à l’image plus emblématique ou évocatrice…