C’est la zone sous le bateau au mouillage, la zone des 6 m pratique pour finir son palier en cherchant des petites bêtes colorées. C’est une roche qui semble un peu pelée, une roche qui ne retient pas très longtemps la majorité des plongeurs. Mais ce rocher n’est pourtant pas nu.
Des girelles et un crénilabre méditerranéen tournent devant moi, allant et venant sur un tout petit périmètre d’un mètre carré que je vais passer quelques minutes à inspecter.
D’autres poissons, comme les blennies et les triptérygions, ne sont pas de bons nageurs et passent leur temps sur le substrat
Les holothuries et les oursins ne sont pas des champions de la vitesse, mais ils laissent derrière eux la trace de leur passage : chapelets de boudins de sédiment pour les premières, surface décapée par les seconds.
L’aiptasia, les gorgones blanches, les hydrozoaires et les serpules ont choisi la facilité : elles attendent que la nourriture passe à leur portée.
Certains animaux pourraient bouger, mais non, ils sont trop casaniers, comme l’ermite sédentaire.
Quant au poulpe, il affectionne son trou durant la journée.
Sur les cailloux qu’il rassemble pour cacher l’entrée de son abri, il y a de la vie aussi. Entre des tubes calcaires de vers, un bryozoaire encroûtant tapisse déjà 2 faces de ce caillou anguleux.
Plus visibles, aux couleurs variées, les éponges colonisent beaucoup de surface. Ces animaux particuliers aux intérêts biotechnologiques souvent peu connus des plongeurs sont très présents et très diversifiés dans la zone des 20 m. Ici, dans l’ordre, une éponge encroûtante orange, une vérongia, et deux cliones :
A côté de tous ces animaux, il y a des végétaux qui sont parfois difficiles à distinguer et à identifier. Ces plumulaires, cnidaires comme les anémones ou les gorgones, se développent à la limite d’une algue encroûtante calcaire :
D’autres algues encroûtantes construisent des édifices fragiles, friables, tel que le coralligène. Si peu profond, ce ne sont que de petites surfaces qui sont ainsi couvertes.
Les algues les plus faciles à observer sont les padines gris-blanc et les codium en boule.
La liagore et la dictyote demandent plus d’attention si leur développement ne forme pas toute une touffe ou un tapis. Ces deux algues ont des ramifications qui se divisent en deux. La première est blanchâtre, la seconde est verte avec des reflets bleutés.
Avec plus d’habileté photographique (et une bonne macro) et un peu plus de temps, j’aurais pu augmenter l’inventaire très incomplet de la biodiversité de ce mètre carré. Pour les plongeurs curieux et intéressés, il y a de quoi observer sur une si petite surface, de quoi intéresser ceux qui ne prêtent habituellement pas beaucoup d’attention à tout ce qui est très petit, de quoi ouvrir l’esprit des débutants à la vie subaquatique et de quoi amuser le plongeur-photographe amateur durant son palier. C’est là, juste sous le bateau, dans la zone des 6 m.