Chaque année (ou presque), selon les possibilités et les conditions in situ, j’aime bien faire un tour des épaves, une sorte d’état des lieux pour voir ce qui a changé. Il y a les éléments incontournables que tout visiteur découvre ou retrouve à chaque fois. Avec le temps, on remarque aussi de nombreux points de détail et des parties a priori moins remarquables auxquels on n’accorde pas forcément beaucoup d’attention au premier abord. Pourtant, ce sont ces détails qui parfois révèlent l’évolution des choses. Quelques exemples avec ce tour de l’Alice Robert.
Rien ne semble avoir changé à la proue. Le navire gîte toujours un peu sur tribord. Les ancres sont à leur place et le canon est toujours posé sur ses pattes comme une grosse araignée.
Ce canon de 105 mm, encroûté depuis longtemps, est régulièrement accroché par les filets. En ce printemps, il était plutôt dégagé.
Ces dernières années, c’est au niveau du support du canon que les choses ont évolué. Le cerclage métallique entourant les pieds a disparu.
Les caisses de munitions sont tombées au bord de la cale, suite à l’écroulement de la structure porteuse.
Autour de la cale avant, le pont résiste assez bien au temps qui passe. Bien sûr, certaines plaques sont manquantes, mais les trous ne s’agrandissent pas significativement.
Le mât est encore dressé, malgré tout ce qui s’accroche et tire à longueur d’année.
A sa base, les treuils massifs n’ont pas grand chose à craindre des éléments.
De part et d’autre du mât et des aérateurs, les tourelles portant les canons de 37 mm sont toujours en place.
L’échelle couverte de corynactis mène encore à la plateforme qui a perdu son armoire à munitions.
Cette pièce d’artillerie est mieux conservée que sa jumelle côté bâbord.
Le pont est plus abîmé côté bâbord au niveau de la tourelle, mais celle-ci est toujours debout.
Le grand filet qui l’emprisonnait l’an dernier a été décroché. Des lambeaux pendent encore. Ils n’ont pas fait tomber les caisses de munitions.
Malgré les tiraillements, le canon est resté posé sur le cerclage. Corrosion et encroûtement lui assurent peut-être une relative résistance à l’arrachement.
A proximité immédiate de la façade du château, 2 affûts quadruples de 20 mm complétaient le système de défense anti-aérienne des doubles affûts répartis le long du navire. De ces pièces d’artillerie, encore visibles sur les photos prises 10 ans après le naufrage, ne subsistent que les bases légèrement surélevées sur tribord et bâbord.
Derrière, d’un bord à l’autre, le château s’est affaissé sur lui-même. J’en ai déjà parlé (voir Jour sombre et Evolution ), mais sans pouvoir donner beaucoup de détails. Ce sera chose faite prochainement…