Après le Grec, nous sommes descendus sur le Donator, son très proche voisin. J’avais gardé un bon souvenir de l’épave (voir Escapade varoise. Episode 5 : le Donator ), mais les conditions d’alors n’avaient pas été optimales. Cette fois, c’est à peine si un très léger courant passe en travers de l’épave et on ne va pas se plaindre de la visi. A nouveau, c’est un cargo qui est contemporain du Grec et de ceux que nous visitons habituellement plus à l’ouest que nous découvrons en très bon état.
Et à nouveau cette question : où sont les filets, les bouts, les câbles et tout le bazar qui règne sur nos épaves catalanes ? Le Donator semble lui aussi presque propre et rangé, sauf la grosse hélice sur la cale et qui fait un peu désordre.
Comme sur le Grec, les structures restantes semblent avoir conservé une certaine solidité. Nous n’avons pas cette impression d’épave en pleine décomposition. Cependant, la cheminée a subi un traitement étrange…
Bien sûr, nous ne voyons que la surface des choses. Je dis surface, car sans parler d’aller visiter l’intérieur, l’extérieur est recouvert. C’est un récif artificiel habité d’une vie extraordinairement colorée et photogénique. Les parois, montants, cloisons et poutrelles disparaissent sous les gorgones
Mérous, dentis, dorades et anthias circulent seuls, par deux ou trois ou en bancs selon leurs habitudes.
C’en est même presque gênant pour les photos : écartez ces anthias, on ne voit pas d’arrière-plan !
La mine a explosé à l’avant du château et comme pour le Grec, la poupe est très bien conservée.
Sur la dunette se trouve encore le mécanisme de direction, en bien meilleur état que ceux du Saumur, de l’Astrée ou du Saint Lucien. La roue de barre est en place, concrétionnée et colorée. Le passage est rendu très étroit par les parois tapissées de belles gorgones.
Il est difficile de mettre fin à cette plongée. Nous y aurions bien passé encore un peu de temps…
Cette épave est une réussite. C’est un vestige bien conservé pour son type, son âge et les conditions dans lesquelles il séjourne. C’est un récif artificiel foisonnant de vie. C’est un atout touristique indéniable pour le secteur de la plongée de la région (et un plongeur plonge, mais aussi consomme, se loge, se nourrit). J’aimerais que cette réussite fût à la fois le résultat d’une volonté délibérée et un modèle de développement durable entre patrimoine, tourisme et environnement transposable plus à l’ouest… On peut toujours rêver, non ?