« Punaise ! Un poisson inconnu ! » Voilà peut-être ce que s’est écrié celui qui a décrit ce petit poisson. Mais comme c’était un scientifique et qu’il se devait de s’exprimer dans des langues anciennes, mortes et mal apprises, ça a donné « Coris ! Julis ! » Donc, une fois de plus, le nom scientifique (Coris julis) n’a rien à voir avec l’animal. Celui-ci a pourtant certaines caractéristiques remarquables qui auraient pu faire l’objet d’une appellation plus représentative.
Le dimorphisme sexuel si marqué n’est pas si évident que ça, car la girelle, elle aussi, ne fait pas toujours simple. En principe d’abord femelle, la girelle devient mâle après un an, ou à partir d’une certaine taille, ou parce qu’il n’y a plus de mâle dominant, ou pour plusieurs de ces raisons à la fois. C’est à ce moment que la girelle prend les belles couleurs vives. Tout cela serait simple s’il n’y avait pas de girelles mâles en livrée initiale, habituellement considérée comme celle des femelles.
La girelle est carnassière et se nourrit de mollusques et de crustacés. Les plongeurs savent bien qu’il suffit de gratouiller un peu le substrat pour voir s’approcher ce poisson (et d’autres), attiré par le nuage de sédiment potentiellement riche en animalcules alléchants (du moins pour la girelle).
Il paraît qu’elle s’enfouit pour se cacher et pour hiberner lorsque les eaux deviennent trop froides.
Ce poisson très présent en Méditerranée fait partie du patrimoine culturel. Il entre dans la bouillabaisse ou se consomme en friture. Est-ce son côté frétillant, toujours à gigoter, qui est à l’origine de l’expression provençale ?