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24 septembre 2009 4 24 /09 /septembre /2009 00:23
Elle se repère facilement. La couleur orange vif de ses papilles dorsales contraste avec ce qui lui sert le plus souvent de repas sur le coralligène. Si la godive orange Godiva banyulensis (voir Nudibranches (2) ) est une rencontre habituelle, la fréquence des observations cette saison sur le site de la Moulade m’a semblé plus importante que les années passées (alors que celles des Hypselodoris elegans a diminué). Donc je me suis mis à les regarder de plus près pour pénétrer leur intimité.

A quoi une godive orange passe t-elle son temps ? Comme les autres êtres vivants, les 2 occupations prépondérantes sont l’alimentation et… Et ? Et on verra ça plus tard. J’ai l’habitude de dire que pour observer un animal, il faut savoir ce qu’il mange et chercher les sources de nourriture pour les trouver. Ce n’est pourtant pas toujours valable, les points de restauration pouvant demander de longs déplacements (rapportez les distances à la taille d’un nudibranche). Voici donc d’abord quelques individus peut-être en quête de nourriture :

Une fois la nourriture trouvée, elle passe à table, n’hésitant pas à mettre le pied dans le plat.

N’oublions pas que la godive orange est carnivore. On n’a pas l’habitude de considérer les mollusques « limaces de mer » comme des prédateurs carnassiers impitoyables. Mais la vie selon Dame Nature, c’est manger ou être mangé…

Donc, si vous en croisez une sur de la verdure, elle n’est probablement pas végétarienne.

Je n’ai pas constaté d’agressivité particulière vis-à-vis de proches parents désireux de consommer à la même table.

Et à part manger ? L’autre activité fondamentale de tout être vivant est le désir de reproduction. Enfin, désir, c’est vite dit, tout cela n’est que le jeu des rivalités entre gènes habiles qui nous font croire que nous décidons de… Mais je ne vais pas vous embêter avec des considérations bassement scientifiques très peu romantiques. Je n’ai pas pu immortaliser de scène d’accouplement torride (les godives sont-elles pudiques ?). Cependant, je suppose que celle-ci est en train d'achever de déposer sa ponte sur ce qui est pour elle un vivier de proies bien vivantes :

Animal cornu étrange aux couleurs flamboyantes, prédateur carnivore qui entortille sa ponte sur une colonie de sa nourriture, la Godiva banyulensis est un animal bien implanté sur le coralligène de la Moulade et qui ne peut pas passer inaperçu.

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19 juillet 2009 7 19 /07 /juillet /2009 02:17
Est-ce une habitude de myope ? Ou une habitude venue à force de chercher la petite bête ? Ou les deux ? En collant le masque contre le substrat, on finit par tomber sur des animaux de plus en plus petits, défiant la limite technique des apn de moyenne gamme… Voici encore 2 exemples.

Voyons déjà le plus gros des deux : Diaphorodoris papillata.


Ce doridien qui atteint 1 cm a un liseré jaune autour du manteau et des papilles d’un rouge vif sur le dos. Ses rhinophores sont lamellés et son pied est caréné avec une ligne médiane d’un blanc plus marqué.


Carnivore, il se nourrit de bryozoaires. Présent dans toute la Méditerranée, il vivrait aussi en Atlantique.


De la même taille (au maximum), mais d’une morphologie très différente comparable à celle d’une flabelline, Calmella cavolini dresse ses cérates rouges en forme de massue.


A l’extrémité de ces cérates, dans la partie apicale blanche, se trouvent les cnidosacs à usage défensif. Les longs rhinophores sont lisses. Cette espèce carnivore, qui consomme des polypes d’hydraires, est méditerranéenne.


-- Ceci est le 200è article du blog --

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11 juillet 2009 6 11 /07 /juillet /2009 20:36
Les éponges sont des animaux filtreurs dotés d’un réseau de canaux appelé système aquifère où circule l’eau de mer. Ce système est composé de canaux inhalants et exhalants, et de chambres choanocytaires où les particules nutritives sont retenues.
Les éponges sont présentes dans les eaux douces et océaniques, des mers polaires jusqu’aux tropiques, de la surface jusqu’à plus de 8000 m de fond. On connaît environ 600 espèces en Méditerranée.
La classification des éponges est basée sur la morphologie et la nature des éléments squelettiques, les spicules, et sur l’organisation de la charpente squelettique. Les spicules peuvent être de nature calcaire ou siliceuse, et peuvent avoir des tailles et formes très variées. En Méditerranée, environ 90% des éponges ont un squelette siliceux. Enfin, certaines éponges n’ont pas d’éléments squelettiques minéraux et leur structure est maintenue par des fibres de spongine, comme l’éponge jaune Verongia dont se nourrit la tylodine jaune.


La préparation des spicules est très simple puisqu’il suffit de dissoudre un échantillon d’éponge dans de l’eau de javel ou de l’acide nitrique, puis d’observer une goutte au microscope entre lame et lamelle. Voici quelques exemples (grossissements x100 et x400).

Clathrina clathrus

Cette éponge calcaire est formée d’un enchevêtrement de tubes fins et longs de couleur jaune.
Les spicules sont en étoile à 3 branches.


Petrosia ficiformis

Cette éponge marron de consistance dure est le plat favori du Doris dalmatien.
Les spicules sont des stylets effilés légèrement courbés.


Agelas oroides

Cette éponge forme des digitations de couleur jaune-brun. Elle a une consistance qui rappelle le cuir.
Ses spicules sont des stylets effilés épineux.

La microscopie électronique à balayage est une technique à la fois lourde mais puissante pour bien visualiser la position et le nombre d’épines sur les spicules.


Cliona viridis

Eponge perforante de couleur vert-olive. Cette éponge se développe sur un substrat calcaire qu’elle érode.
Les spicules sont des stylets à pointe effilée et légèrement ampoulés.


L’observation des spicules peut servir à identifier 2 éponges de genres différents mais d’aspects extérieurs presque identiques. Un exemple avec Crambe crambe et Spirastrella cunctatrix :

Ces 2 éponges encroûtantes orange se ressemblent fortement et il est difficile pour le plongeur de déterminer avec assurance in situ quel animal il observe. Les spicules de Spirastrella cunctatrix sont effilés et ampoulés (il y a aussi de nombreux et très petits spirasters).


Alors que les spicules de Crambe crambe sont des stylets effilés et en baguettes.



La manie scientifique de vouloir tout classer et répertorier a débuté par l’utilisation des caractères les plus évidents, les plus visibles. Avec le temps et l’évolution des connaissances, les classifications sont en permanence remises en question. C’est pour cela par exemple que l’huître n’est plus considérée aujourd’hui comme étant à la limite du monde vivant et du monde minéral (conception de l’époque de Daubenton car l’huître bouge très très peu…). Mais Dame Nature est taquine et aime tromper le naturaliste amateur qui doit alors trouver une manière efficace d’assouvir son envie d’identification.
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25 juin 2009 4 25 /06 /juin /2009 12:49
Les doridiens méditerranéens bleus avec des motifs jaunes et/ou blancs sont nombreux. Il est souvent difficile de les différencier avec certitude lors de l’observation en plongée et les photos sont donc utiles pour l’identification a posteriori (voir nudibranches 8). Cependant, en voici un qui est un peu plus facile à reconnaître que les autres.
Le doris de Villefranche Hypselodoris villafranca, s’il a donc des mêmes couleurs classiques que ses proches parents au patron bleu-jaune-blanc, a une décoration bien différente.


Le manteau bleu d’intensité variable est bordé d’une ligne jaune. Sur le dessus, des taches d’un blanc-bleu lumineux sont réparties le long de cette ligne, ainsi que sur le pied
Les rhinophores, lamellés, et le panache branchial sont bleus avec un liseré blanc. Le caractère le plus visible permettant l’identification est le réseau de fines lignes jaunes sur le dessus du manteau.


Mesurant un peu plus de 3 cm, ce nudibranche habite l’Atlantique et la Méditerranée, de quelques mètres à 40 m de fond. D’ailleurs, voici un autre individu observé sur les structures du Saint Lucien.


La couleur est beaucoup plus foncée mais le réseau de fines lignes, les taches bleutées, la ligne jaune entourant le manteau et le liseré sur les rhinophores sont bien visibles.



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30 mars 2009 1 30 /03 /mars /2009 01:38
Je n’ai pas réussi à trouver plus petit que la dernière fois. J’ai même observé beaucoup plus gros. Bien sûr, en matière de nudibranches, ça peut être très relatif.
Par exemple, lorsqu’on lit que la grande facéline Facelina auriculata coronata (dans sa version longue) peut atteindre les 4 cm, c’est un maximum. Bien sûr, les individus que j’ai pu voir étaient beaucoup plus petits, et plus ou moins cachés dans les algues.


Cette facéline se reconnaît à ses longs tentacules et à ses rhinophores annelés. Les papilles ont une striation de couleur variable, mais avec du bleu. Surtout, l’œsophage rouge est visible par transparence à l’arrière des rhinophores.


Cet animal carnivore se nourrit d’hydraires, comme beaucoup de nudibranches.

Réellement beaucoup plus gros cette fois, Okenia elegans. Mesurant jusqu’à 8 cm, cet animal a une morphologie très différente de ce que j’ai déjà pu décrire dans ces articles sur les nudibranches, rendant son identification facile.


Les papilles bordent le dos jusqu’autour du panache branchial. Un fin liseré jaune entoure le pied. Les grands rhinophores sont lamellés et de couleur changeante sur leur longueur.


Ce nudibranche, également carnivore, se nourrit, lui, d’ascidies.
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8 janvier 2009 4 08 /01 /janvier /2009 04:24
Sa morphologie en tête de cheval avec une longue queue courbée préhensile est l’une des plus curieuses du monde des poissons. Animal en voie de raréfaction, protégé, sa pêche sur les côtes françaises de Méditerranée est interdite. Sa rareté et son mimétisme font de lui une rencontre aussi difficile que magique. C’est pourtant à seulement quelques mètres sous la surface, sur un site très fréquenté des plongeurs et baigneurs que nous avons pu observer la saison dernière 2 hippocampes mouchetés (Hippocampus guttulatus) très différents.

Ce poisson n’est vraiment pas comme les autres. C’est le mâle qui assure l’incubation des œufs. Il n’a pas d’écailles mais des plaques osseuses sous la peau qui donnent l’impression d’une carène.


Il utilise son museau comme une paille pour aspirer ses minuscules proies (zooplancton, larves).


Sa détection est très difficile si ses couleurs ne tranchent pas avec celles du décor.



Habituellement, il vit accroché par sa queue à un support (posidonie, gorgone, diverses aspérités du substrat).




La protection des hippocampes n’est pas mondiale. Leur commerce pour des soi-disant propriétés curatives dans des pseudo-médecines est une cause d’exploitation. Si nous ne pouvons que difficilement lutter contre cela, nous pouvons par contre ne pas acheter de produits ou souvenirs mettant en œuvre des hippocampes et inciter notre entourage à faire de même. Agir contre la vente est sûrement un moyen efficace de lutter contre l’extermination. Comme le corail rouge et les requins, je préfère de très loin le bonheur de la rencontre sous-marine fortuite à la potion vendue comme magique ou au bibelot inutile.

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20 décembre 2008 6 20 /12 /décembre /2008 01:31
La mer est d’huile alors que nous rentrons d’une extraordinaire plongée sur l’Alice Robert. Le bateau glisse sur l’eau. Au loin, le Canigou se découpe sur un fond bleu uni. Soudain, Sylvain ralenti puis stoppe le bateau. A quelques mètres, une nageoire dépasse de la surface.


C’est un poisson-lune (Mola mola). Il doit son nom à sa forme discoïde rappelant la pleine lune. Il est cependant appelé moonfish ou sunfish par les anglophones. Je préfère penser que c’est ce qui lui tient lieu de nageoire caudale, en forme de croissant, qui lui confère ce nom.
Le moteur est coupé. Le plus délicatement possible, je me glisse dans l’eau. Il a toujours la nageoire dorsale à l’air. Je profite de son reflet dans le miroir de la surface.


Je n’ose pas trop m’approcher de peur de le faire fuir. Tout est particulier chez ce poisson. Il peut peser plusieurs tonnes, mesurer 2 à 3 mètres et pondre des centaines de millions d’œufs. Il partage certaines caractéristiques anatomiques des poissons-ballons et des balistes.


Capable de plonger très profondément, on l’observe aussi en surface semblant se dorer au soleil ou attendant de se faire nettoyer. Si parfois il semble s’intéresser au plongeur (par exemple au palier du Bananier ou de l’Astrée), c’est en général un bref instant avant qu’il s’éloigne dans le bleu.




Quelques instants magiques d’une brève rencontre, juste sous la surface, juste sous le soleil éclairant la lune en plein jour…

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2 décembre 2008 2 02 /12 /décembre /2008 11:56
Chacun peut occuper son temps de palier à ce qu’il veut. Pour ceux qui ont la manie de chercher la petite bête, voici quelques exemples de très petites bêtes. Leur observation demande un peu de chance, beaucoup de patience et si possible une loupe (ou une bague macro sur le caisson photo).

Commençons par la plus grande : Caloria elegans. Cet éolidien, d’un gros centimètre de long, est identifiable à la tache noire en position subapicale sur les papilles. Tout le reste est d’un blanc bien propre, y compris les rhinophores.


Ce nudibranche est carnivore. Il se nourrit de polypes d’hydraires dont il peut recycler les cellules urticantes pour sa propre protection.

Moitié plus petite, Tritonia striata mesure au maximum 5 mm. Cette espèce est facilement reconnaissable à ses rayures noires et ses branchies en petits bouquets sur les cotés du dos.


Cette espèce semble ne se rencontrer qu’en Méditerranée. Son régime alimentaire serait carnivore (polypes d’hydraires).

Encore moitié plus petite que Tritonia striata, Cuthona caerulea mesure 2 à 3 mm.

Les extrémités des papilles sont  jaunes, soulignées d’une bande bleue.


Carnivore comme les deux précédentes espèces, Cuthona caerulea habiterait les côtes de Méditerranée et de l’Atlantique.

La prochaine fois, j’essaierai d’en trouver de plus petits encore…
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23 avril 2008 3 23 /04 /avril /2008 20:50
Au cours des 7 épisodes précédents, les différentes espèces présentées étaient presque toutes relativement facilement identifiables grâce à leurs couleurs, leurs formes, leurs papilles… Cette fois, les nudibranches seront tous bleus avec du blanc et du jaune. Il faut parfois au plongeur curieux un sens aiguisé de l’observation. Et même lorsque l’on sait ce qu’il faut regarder pour identifier, ça n’est pas toujours si simple…

Donc, je me lance, soyez indulgents… :S

Commençons par un local : Hypselodoris fontandraui. Pourquoi ce nom ? Le nom d’espèce aurait été formé sur le nom Font-Andrau, à côté de Banyuls. L’utilisation de la localisation géographique d’origine, bien que théoriquement à éviter, est fréquente. Cet animal a été observé de l’ouest de la Méditerranée jusqu’aux Açores. Pour donner une idée des difficultés de dénomination, il a été appelé Glossodoris fontandraui et on le trouve nommé Hypselodoris messinensis dans un livre que je trouve d’habitude assez bien fait. Peu importe le nom, l’animal ne change pas.


Il a les rhinophores bleus, les branchies bleues avec des liserés jaunes, une ligne dorsale qui se termine à l’avant des rhinophores en forme de T et surtout des taches bleu ciel de part et d’autre de la ligne dorsale médiane ainsi que des lignes discontinues sur les flancs. Les motifs peuvent varier significativement entre les individus.


Carnivore, il se nourrit d’éponges Dysidea avara. La ponte est un fin ruban d’œufs jaune-orange.

Il ne faut pas confondre Hypselodoris fontandraui et Hypselodoris tricolor, c’est-à-dire qu’il ne faut pas faire comme pas mal de monde… D’ailleurs, même les collègues taxonomistes ne sont pas d’accord sur le nom tricolor et une partie d’entre eux veut imposer le nom midatlantica. J’ai toujours gardé à l’esprit les quelques cases de la BD Garulfo dans lesquelles on voit la grenouille (encore une histoire de prince et de grenouille) disant (oui, elle parle, mais c’est normal, c’est une histoire de prince et de grenouille) « la peste soit de ces savants naturalistes qui vous nomment une espèce sans lui demander son avis ». Bref, cela illustre tout à fait ces querelles de spécialistes qui ont une fâcheuse tendance à oublier le principal : la  bête. Donc, Hypselodoris tricolor :


Présent dans l’ouest de la Méditerranée et jusqu’aux portes de l’Atlantique, comme son parent H. fontandraui avec qui il partage le même déjeuner. H. tricolor est également bleu. Sa ligne médiane dorsale est épaisse et accompagnée de points blanc-jaune. Les rhinophores sont bleus et les branchies, bleues également, ont un liseré jaune. Différence importante : une seule ligne continue blanc-jaune sur les flancs.



Plus simple dans la décoration, Hypselodoris orsinii :


Vous le trouverez aussi nommé H. tricolor dans le livre que j’ai évoqué plus haut et H. coelestis dans un autre livre que j’aime bien consulter. Mais alors ? H. orsinii est le nom actuel à utiliser. Gageons que dans un futur indéterminé il changera encore… La peste soit de ces savants naturalistes… :p
C’est le plus petit des 3, enfin, à l’age adulte, avec tout juste 2 cm. Habitant l’ouest de la Méditerranée, il se nourrit de l’éponge Cacospongia. Ses branchies et rhinophores sont uniformément bleus. Une fine ligne médiane blanche et un bord de manteau jaune sans autres traces permettent de le différencier des individus adultes des deux espèces précédentes. Car, oui, je ne l’ai pas dit, mais les jeunes peuvent faire des variations sur le thème de la décoration…



Ces 3 espèces bleues à lignes blanches et jaunes ne sont pas les seules à fréquenter nos eaux, mais je n’ai pas actuellement d’images des autres espèces pour semer ici un peu plus la confusion dans l’esprit du plongeur-lecteur qui se trouvera plus tard face à des nudibranches forcément moins faciles à identifier in situ. Pour tenter de lever le voile de la confusion, une seule solution : prenez des photos ! Faites de belles macros ! Et partagez ensuite avec vos amis palmipèdes. Non, pas les canards, les plongeurs… Ah la la… La taxonomie…

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8 avril 2008 2 08 /04 /avril /2008 00:14
On se colore le bout des papilles, on se fait des lignes tout le long du corps, on se laisse pousser des papilles globuleuses… Et parfois, on se pare d’une robe mauve à pois jaunes. C’est à cela que l’on reconnaît le doris tacheté mauve Chromodoris luteorosea.


C’est le genre d’animal méditerranéen qui ferait pâlir d’envie des proches parents tropicaux moins colorés.
Le doris tacheté mauve se nourrit d’éponges, mais je n’ai pas trouvé de quelles espèces pour, encore une fois, aider le plongeur à chercher l’animal en trouvant d’abord son déjeuner.

Mauve et jaune, ça peut aussi se combiner plus classiquement en rayures, comme pour le doris de Krohn Chromodoris krohni, que l’on identifie à ses 3 lignes jaunes le long du dos.


Ce nudibranche se nourrit également d’éponges, du genre Ircinia.

Les nudibranches et leurs proches parents mollusques sont souvent d’une inventivité esthétique fabuleuse. Certains cependant font preuve du plus parfait dénuement. François, toujours à l’affût, l’œil perçant, est passé maître dans l’art de les débusquer, même les plus rares d’entre eux, les plus difficiles à surprendre. Il m’a envoyé mardi dernier une photo de sa dernière immersion (à la moulade, dans à peine 5m). Vous reconnaîtrez un Helix guillonensis adulte.


C’est un proche parent marin d’Helix pomatia, l’escargot de bourgogne que la gourmandise des Français a si bien décimé qu’il a fallu le protéger. Aujourd’hui, on l’importe pour assouvir l’envie gastronomique des compatriotes… Espérons que le cousin marin Helix guillonensis restera longtemps encore à l’abri de l’appétit des catalans, au moins.
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