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17 juin 2014 2 17 /06 /juin /2014 06:45

Retour sur le site le lendemain matin. Les conditions sont habituellement très changeantes. Impossible de savoir au préalable si l’épave va mieux ou moins se révéler que la veille.

 

Dimanche 8 juin 2014

 

Nous avons de la chance, la visi est tout à fait correcte. Bien sûr, on pourrait désirer mieux, mais lorsqu’on a l’habitude de descendre rendre visite tout au long de l’année à cette vieille dame, on a assez de recul pour relativiser et se sentir satisfait.

 

alice robert 070614 double canon IMG 1511

 

Les coursives de part et d’autre de la tourelle du double canon se sont écroulées. A présent, l’inclinaison révèle que c’est tout le château qui s’effondre en son centre. Les vestiges d’un Flakvierling, quadruple canon antiaérien de 20 mm, indiquent bien la pente qui s’accentue avec le temps.

 

alice robert 070614 flakvierling IMG 1518

 

La plus grosse des citernes trône au-dessus de l’atelier.

 

alice robert 070614 citerne IMG 1525

 

La base de la cheminée est ressortie à la suite de l’abaissement du château. Le gros câble de chalut qui passe par-dessus ne semble plus sous forte tension, car un pan de tôle de la cheminée suffit à le plier.

 

alice robert 070614 cheminee IMG 1526

 

Notre cheminement habituel nous conduit en direction de la proue, en passant à côté du mât sur tribord à l’aller. Des anthias, des sardines et des jeunes pageots nagent autour du canon tribord.

 

alice robert 070614 canon tribord IMG 1533

 

Avant le gaillard d’avant, voici l’embase d’une mitrailleuse de 20 mm qui s’est volatilisée, comme presque toutes les autres.

 

alice robert 070614 embase flak IMG 1541

 

Face au canon de proue, on constate que la bouche est presque colmatée par l’encroûtement.

 

alice robert 070614 canon proue IMG 1552

 

Retour au mât par le côté bâbord jusqu’à la tourelle du canon de 37 mm.

 

alice robert 070614 canon babord IMG 1560

alice robert 070614 canon babord IMG 1566

Puis nous entamons la lente remontée le long du mât au milieu des poissons que nous abandonnons après un dernier regard pour gagner les paliers.

 

alice robert 070614 mat IMG 1571

alice robert 070614 mat IMG 1581alice robert 070614 remontee IMG 1582

Les conditions étaient bonnes une fois de plus et une fois de plus nous y serions bien restés un peu plus longtemps. Il nous faudra attendre le lendemain matin pour revenir…

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13 juin 2014 5 13 /06 /juin /2014 06:41

L’époque est aux commémorations. Le débarquement du 6 juin 1944 a monopolisé les médias. C’était en Normandie. Quelques jours plus tôt, à 1000 km de là, plus au sud dans une autre mer, s’est joué un des nombreux drames de la Seconde Guerre mondiale. C’était le 2 juin 1944. Le sous-marin anglais HMS Ultor envoyait par le fond un escorteur rapide de la Kriegsmarine : le SG 11.

70 ans plus tard presque jour pour jour, nous avons visité l’épave de ce navire de guerre. Bien sûr, ce vestige historique a l’habitude de nous recevoir. Mais durant les 3 jours de ce week-end prolongé, le contexte était un peu différent.

 

Samedi 7 juin 2014

 

Le bout de balisage nous conduit sur l’arrière tribord du château. Le brouillard est sur le pont et les structures les plus élevées émergent. Nous allons survoler l’épave de la cassure jusqu’à la proue.

Le canon de 105 mm au bord de la cassure pointe vers la surface. Une nuée d’anthias est chassée par les bulles et les lumières de Foifoi et Homo palmette.

 

alice robert 070614 canon cassure

 

A proximité du bout, la tourelle portant le double canon de 37 mm est l’îlot suivant.

 

alice robert 070614 tourelle double canon

 

Ici aussi les anthias évoluent en nuage désordonné autour du relief tant que rien ne les dérange, mais fuient à l’approche de palmipèdes bulleurs et lumineux.

 

alice robert 070614 double canon

 

Les bossoirs à bâbord se replient vers l’intérieur à mesure que le château s’écroule sur lui-même.

 

alice robert 070614 bossoir

 

Entre les deux cales avant, le mât est encadré par les tourelles des canons de 37 mm. Celui sur bâbord est tombé sur le cerclage de la tourelle.

 

alice robert 070614 canon babord

 

Celui sur tribord pointe vers le large. Ici aussi les anthias tournent autour des armes muettes.

 

alice robert 070614 canon tribord

 

Nous voici arrivés sur le gaillard d’avant. Le canon massif de 105 mm est toujours recouvert de lambeaux de filets.

 

alice robert 070614 canon proue

 

Nous retournons au mât pour en faire l’ascension. Il mesure environ 13 m de haut, l’équivalent de 4 étages.

 

alice robert 070614 mat et aerateurs

 

C’est une chance de le voir encore dressé. Comme une très grande partie de l’épave, il est couvert de magnifiques corynactis. Hélas, à son sommet culminant à - 25 m il nous faut le quitter pour entamer notre lente remontée.

 

alice robert 070614 mat

 

C’est pas grave, nous reviendrons le lendemain matin…

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5 juin 2014 4 05 /06 /juin /2014 08:01

 

Département, région, pays, continent, l’actualité récente nous parle de changer, supprimer, conforter des positions géographiquement délimitées selon des critères plus ou moins raisonnés. Il y a ceux qui sont pour et tous les autres qui sont contre. Il y a ceux qui pensent que les choses seront mieux organisées et tous les autres qui pensent que c’était mieux avant, donc que ça sera pire après. Logique. Il y a ceux à qui on demandera de s’exprimer et tous ceux qui ne seront pas consultés ou qui resteront muets. Le problème, c’est qu’à force de tromper sur la marchandise, on perd la confiance du client et le fonds de commerce s’en trouve affaibli. C’est comme ça qu’on penche du côté obscur de la Force. On peut ne pas être d’accord et râler. Mais on n’a pas le droit ensuite de venir se plaindre parce qu’on a misé sur un cheval de Troie au lieu des autres, les boiteux à la robe faussement brillante de cirage. La brosse à reluire fonctionne bien sur le bois du cheval guerrier, moins bien sur les autres, trop usés par les pratiques malhonnêtes. Que peut-on reprocher à ceux qui nourrissent le côté obscur ? Une absence de culture ? Une absence de raison ? Une absence d’espoir ? Probablement tout à la fois. Mais doit-on pour autant se laisser mener par le chant de sirènes aussi trompeuses et sournoises ?


Pendant ce temps, les poissons de la réserve vont et viennent. Ils se regroupent et se reproduisent dans ce périmètre de protection relative. Quelle conscience ont-ils de cette zone délimitée en surface par des balises qui servent à définir un secteur aux règles différentes ? Des mérous sortent et vont s’établir ailleurs. On le constate. On constate aussi qu’ils ne restent pas longtemps. En dehors de la zone de protection, on vit peut-être moins vieux…

Et pour nous, quelle est notre zone de protection ? A l’intérieur de quoi ? De nos frontières ? De notre logement ? Et même là, faut-il être armé ? Faut-il ne plus sortir sans être équipé pour parer à toute éventualité ? Faut-il vivre dans la peur ? D’où vient cette peur ? Qui nous l’instille ? Qui exacerbe nos impressions d’insécurité et de décrépitude ? Qui focalise nos ennuis sur des causes aisément identifiables ? C’est facile, tout ça est très facile. Et le pire, c’est que ça marche ! Parce que c’est simpliste, parce que c’est tentant.

On peut refuser de se faire embobiner et regarder avec ses propres yeux. On peut essayer de sauvegarder ses neurones et tenter de s’en servir, tant qu’on nous en laisse encore le droit. Refuser de gober, se faire sa propre opinion avec ses neurones, que voilà des idées subversives ! J’en profite tant que je peux, en attendant l’été.

L’été ? C’est bientôt, officiellement. Encore une chose à vérifier par soi-même…

 

 


Idle talk
And hollow promises
Cheating Judases
Doubting Thomases
Don't just stand there and shout it
Do something about it

(M. L. Gore)

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31 mai 2014 6 31 /05 /mai /2014 07:49

L’augmentation des rejets de CO2 atmosphérique, qui est capté ensuite par les océans, provoque une acidification. J’ai déjà parlé de certaines conséquences de cette acidification sur des organismes marins (voir Changement climatique et protection des environnements marins ). Or, ce phénomène pourrait bien avoir un effet plus pervers sur la survie d’organismes marins en perturbant leurs sens. C’est ce que pensent les auteurs d’une publication parue en février dernier (1). Ils ont observé les conséquences d’une exposition à une concentration de CO2 élevée (telle qu’envisagée pour la fin du siècle) sur la capacité de demoiselles (Pomacentrus amboinensis) à identifier un prédateur ou à sentir sa présence.

 

Pomacentrus amboinensis La demoiselle en question (Source : Wikipedia)

 

Pour cela, ils ont effectué 2 expériences :

- test au laboratoire de la capacité de reconnaissance par des demoiselles juvéniles de l’odeur d’un prédateur en conditions de concentration naturelle ou élevée de CO2.

- test in vivo de survie de juvéniles conditionnés à une concentration élevée en CO2. Des demoiselles juvéniles sont placées quelques jours en aquarium à une concentration élevée de CO2 puis déposées sur le récif. Ces juvéniles sont extrêmement sédentaires et donc leur suivi est facile.


Dans les deux expériences, la concentration élevée en CO2 altère la capacité d’apprentissage des juvéniles : ils réagissent moins à l’odeur des prédateurs que les juvéniles non conditionnés. La seconde expérience montre qu’en milieu naturel, cette altération est fatale, causant une augmentation de la mortalité par prédation de 2,5 à 3 fois.

 

Les auteurs sont allés plus loin en testant l’effet d’un antagoniste du GABA qui est un neurotransmetteur inhibiteur important du cerveau des vertébrés. Lorsque l’antagoniste est délivré, les juvéniles conditionnés à concentration élevée en CO2 récupèrent presque complètement leur capacité d’apprentissage et de réaction aux signaux de prédateurs.

 

Ce type d’expérience a conduit aux mêmes conclusions dans le cadre d’une étude portant sur la relation proie-prédateur entre des mollusques (le GABA est également présent dans leur système nerveux) (2).

 

Il faut noter que les prédateurs également soumis aux mêmes concentrations élevées en CO2 n’ont pas montré de variation de comportement.

 

Une conséquence perverse de l’acidification des océans pourrait donc être une perte de jugement des proies en présence de leurs prédateurs, conduisant à une mortalité accrue, ce qui pourrait modifier la structure de la biodiversité des écosystèmes marins.

 

Nemo proie

 

(1) Chivers D. P. et al. Impaired learning of predators and lower prey survival under elevated CO2: a consequence of neurotransmitter interference. Glob. Chang. Biol. 2014

(2) Watson S. A. et al. Marine mollusc predator-escape behaviour altered by near-future carbon dioxide levels. Proc. Biol. Sci. 2014  
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27 mai 2014 2 27 /05 /mai /2014 07:12

La Lioze

 

Le dessus du coralligène est un bon endroit pour chercher des nudibranches. Nous avons croisé un doris tricolore et nous avons eu la chance de voir un doris de Villefranche, beaucoup moins fréquent.

 

la lioze doris tricolore IMG 0521

la lioze doris de villefranche P4210528

la lioze doris de villefranche P4210530

la lioze doris de villefranche IMG 0519

Plus inattendu sur ce site, dans la zone d’éboulis, voici un jeune doris géant. Je dis jeune car il était loin d’avoir sa taille maximale.


la lioze doris geant P4210527

 

Une toute petite murène est restée très timide dans son trou, tout comme un petit poulpe craintif.

 

la lioze murene IMG 0517

la lioze poulpe IMG 0527

Le site n’est pas encore très poissonneux. Il faudra attendre un peu que l’eau se réchauffe pour que les poissons reviennent.

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23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 07:08

Cap Gros

 

La spécificité du site est de pouvoir trouver du corail rouge sans passer la barre des 20 m. Saison après saison, les branches poussent très très lentement. Cette croissance millimétrique est visible en comparant les images à plusieurs années d’intervalle.

 

cap gros 0414 corail rouge P4200518

cap gros 0414 corail rouge P4200519

L’Asterina gibbosa est beaucoup moins fréquente que l’étoile de mer rouge et que l’étoile de mer glaciaire. Sa petite taille et sa teinte brune la font passer inaperçue.

 

cap gros 0414 asterina gibbosa P4200524

 

Cette éponge pierre est un lieu de restauration bien connu des doris dalmatiens qui viennent la grignoter chaque saison.

 

cap gros 0414 doris dalmatien P4200520

 

Ici aussi les spirographes sont sereins.

 

cap gros 0414 spirographe P4200516

 

Les poulpes, habituellement nombreux sur le site, étaient rares. Il faut leur laisser le temps de grandir.

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19 mai 2014 1 19 /05 /mai /2014 06:05

Après un hiver passé essentiellement sur les épaves, le printemps est l’occasion de retrouver les sites d’explos sur 20 m. Il y a quelques semaines, la visi n’était pas exceptionnelle mais néanmoins bien suffisante pour aller voir si les fonds reprenaient progressivement le chemin d’une activité biologique estivale.

 

La Moulade


Au printemps, les spirographes ne sont pas encore stressés par les nombreux plongeurs. Les vers déploient leur panache et, pour la plupart, ils ne réagissent pas trop vivement au moindre mouvement d’eau, ce qui permet de les photographier tranquillement.

 

la moulade 0414 spirographe P4130502

 

Sur le coralligène, il y a la vie qui n’a pas bougé pendant l’hiver comme ce beau chapon et celle qui réapparaît : la ponte de nudibranche est une invitation à revenir bientôt pour voir les jeunes qui n’auront pas été dévorés.

 

la moulade 0414 chapon P4130501

la moulade 0414 ponte P4130498

En début de saison, les planaires roses et brunes sont nombreuses. Plus tard, les nudibranches colorés attireront plus le regard.

 

la moulade 0414 planaire P4130508

 

Dans la faille des corbs (où il n’y a malheureusement plus de corb depuis des années), les doris dalmatiens de l’an dernier restent toujours sur les mêmes éponges pierres qui réussissent à leur survivre. Il semble y avoir moins de jeunes doris que l’an passé. Mais c’est peut-être une question de temps.

 

la moulade 0414 doris dalmatien P4130503

 

J’aurais aimé mettre des images de la seiche, des langoustes, de la mostelle et du congre, mais la technologie en a décidé autrement…

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15 mai 2014 4 15 /05 /mai /2014 12:56

Cette baie qui est très fréquentée en été est un bon abri hors saison lorsque la tramontane souffle trop fort pour mettre un plongeur dehors. En plus, dans ces cas là, il fait souvent très beau et c’est sous un ciel bien bleu que nous nous sommes mis à l’eau.

 

paulilles 0414 départ P4050459

 

Les spirographes profitent du contexte un peu agité à proximité du cap : particules et mouvements d’eau. Dans ces conditions, ce n’est pas un plongeur qui va les perturber.

 

paulilles 0414 spirographe P4050465

paulilles 0414 spirographe P4050490

paulilles 0414 spirographe P4050493

paulilles 0414 spirographes P4050468

C’est aussi plus facile de photographier les bispires habituellement encore plus prompts à rentrer leur panache.

 

paulilles 0414 bispire P4050487

 

C’est la bonne saison pour voir les planaires roses et brunes.

 

paulilles 0414 planaire rose P4050485

paulilles 0414 planaire P4050467

paulilles 0414 planaire brune P4050460

Les poissons sont rares. Un petit gobie pose à l’entrée de son trou.

 

paulilles 0414 gobie P4050481

 

Diversité des formes et des couleurs chez les anémones de mer : Cereus pedunculatus, aiptasie et anémone charnue (avec un Inachus dans la cavité).

 

paulilles 0414 cereus pedunculatus P4050482

paulilles 0414 aiptasie P4050480

paulilles 0414 anemone charnue P4050478

Une posidonie est décorée par un botrylle qui la colonise en formant des rosettes.

 

paulilles 0414 botrylle P4050463

 

Toujours dans la déco, une jolie éponge rouge sang :

 

paulilles 0414 eponge rouge P4050495

 

C’est la saison de la reproduction pour les plumules : on voit les gonothèques, petits sacs jaunes accrochés aux ramifications des colonies.

 

paulilles 0414 plumules P4050475

 

Les roches peu profondes de la baie de Paulilles sont un très bon endroit pour voir des élysies (voir Nudibranches (3) ). Ces proches parents des nudibranches sont d’un vert tendre parsemé de minuscules points rouges.

 

paulilles 0414 elysies P4050462

paulilles 0414 elysie P4050473

paulilles 0414 elysie P4050461

Paulilles n’est pas le plus beau site du secteur. Mais il possède l’avantage de pouvoir se mettre à l’eau du bord lorsque la tramontane souffle trop fort. Même s’il n’y a pas de fond, il y a toujours de quoi satisfaire le plongeur curieux.

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11 mai 2014 7 11 /05 /mai /2014 07:22

« Citius, altius, fortius », la formule plus que centenaire est souvent reprise et adaptée. Au départ, cette expression est un encouragement à donner le meilleur de soi-même, à atteindre et dépasser ses limites sportives. Plus vite, plus haut, plus fort… C’est aussi une forme de devoir pour beaucoup d’entreprises : faire toujours plus, plus vite et mieux, ce qui signifie chercher à augmenter la marge bénéficiaire. Pour que le système fonctionne, il faut que l’acheteur soit lui aussi entraîné à consommer plus et plus vite. Et alors tout va bien, tant que l’acheteur achète. Comme inévitablement il y a des crises cycliques, c’est-à-dire des périodes où l’exploitation de l’Homme par l’Homme mène à un paradoxe économique profitable au premier et en défaveur du second, rien ne vaut un acheteur bien éduqué et bien entraîné : gestion de son manque, titillement de son désir, transformation de ses envies en besoins. Mais quand même, lorsque la crise s’accentue, ça peut atteindre des limites. Heureusement, on nous habitue à l’absence de modération et de patience. Tout doit aller très vite, tout doit être fourni très vite, rien ne peut attendre ou plutôt, il devient inconcevable d’attendre. Omnes, statimque sine sperare, voilà la devise de notre temps. Tout, tout de suite et sans attendre. Une nouvelle saison d’une série est diffusée en pleine nuit, un nouveau livre, une nouvelle console ou un nouveau smartphone est mis en vente à 00h01, c’est l’événement, il faut y être, il faut le vouloir, il faut l’avoir, il faut ! Ca ne peut pas attendre. On ne peut plus se passer des objets de notre conditionnement, de notre emprisonnement. On n’imagine pas un week-end sans connexion quelconque avec le monde entier. On imagine de plus en plus difficilement un quotidien sans le « partager ».

Chez les sars, aujourd’hui est comme hier et demain sera pareil, pour ceux qui seront encore là pour en juger. Les changements s’opèrent sur des milliers d’années, insensiblement. C’est la lenteur du rythme de vie de Dame Nature, sauf lorsqu’elle a un hoquet et qu’un truc bizarre apparaît, truc qui sera rapidement dénigré ou qui aura un succès sur le long terme.

Il y a une différence entre être réactionnaire et drogué consentant aveugle à la merci de tout. Il y a même sans doute un juste milieu. Comme on nous fait oublier la modération, que l’émotionnel prend le pas sur la raison et la réflexion un peu plus chaque jour, il ne faudra pas venir se plaindre quand la situation sera devenue insupportable.

J’ai envie de retrouver les sars, les mérous et les autres, tous les autres, sans attendre, tout de suite ! Pourtant, je vais patienter, sagement, et profiter de cette attente en attendant l’été…

 

 

 

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8 mai 2014 4 08 /05 /mai /2014 06:31

L’hiver n’a pas été froid et la température de l’eau n’est pas descendue aussi bas que certaines années. En conséquence, il ne fallait qu’un petit réchauffement pour que les conditions permettent le retour d’un animal que nous avons grand plaisir à voir revenir chaque saison : le poisson-lune. J’ai déjà parlé de ce « poisson de saison » (voir  Poisson de saison - le retour ! et Poisson de saison ) et j’ai également déjà donné quelques éléments descriptifs de ce poisson original à bien des titres (voir La Lune en plein jour ).

Cette première rencontre en 2014 a été un peu différente des précédentes (voir Un nettoyage qui tourne mal ) puisque nous avons eu la visite d’un Mola mola en surface.

Nous étions au-dessus de l’Astrée en train de nous préparer lorsqu’il est venu doucement tout droit en direction du bateau, se laissant porter à la surface sur un côté.

 

Mola mola 200414 1 P4200511

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Encore un peu et il se serait cogné à la coque. Au dernier moment, il s’est redressé et il a sondé. Nous ne l’avons plus revu, ni à la surface, ni au fond, ni aux paliers. Il a donné le départ de la saison des poissons-lunes qui débute un peu plus tôt que d’habitude.

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