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  • : Le blog de Homo palmus
  • : Histoires et photos autour de mes plongées en Roussillon et ailleurs
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7 avril 2010 3 07 /04 /avril /2010 18:10

27 mars 2010 - l’Alice Robert - 9h30


La veille, Sam a usé de ses talents de négociateur pour me vendre une plongée sur le Bananier. Difficile me demanderez-vous ? A priori, non, sauf lorsque le rendez-vous est à 7h30 le lendemain matin ! Plus tard dans la journée, François en rajoute une couche et je cède…

C’est donc physiquement présent mais cérébralement absent que je les retrouve par cette belle matinée. La mer est belle et la tram est encore couchée, elle. Le Canigou enneigé se détache sur un fond de ciel bleu.

3e sam francois

L’eau est chargée sur les 25 premiers mètres puis ça s’améliore un peu, mais la lumière est faible et les particules encore nombreuses.

3e manivelle

Quelques mètres de visi sur l’épave et cela suffit à se faire plaisir.  Un tour jusqu’à la proue puis nous remontons tout le bateau. François fait un arrêt photo sur le reste de tuyauterie recouvert de corynactis colorés.

3e francois-corynactis

Nous poussons jusqu’au double canon un peu noyé dans la pénombre d’une eau verte.

3e francois double canon

Au palier, nous planons parmi ces fragiles êtres venus d’ailleurs : cténaires aux couronnes de cils vibratiles irisés et autres cnidaires en chapelets urticants.

 

39 minutes après avoir basculé du côté obscur, nous redevenons terriens.

 

 

28 mars 2010 - Roches Bleues - 10h


Sortie dominicale hebdomadaire du Dauphin Catalan. François, bien entendu, répond présent et me propose de me joindre à eux. J’en parle aux parisiens descendus à l’occasion et nous voilà tous les 4 sur la petite plage. Pierre-Franck doit tester une nouvelle combi étanche et François une nouvelle technique d’immersion en étanche pas étanche. Après un test aussi bref qu’informatif, ce dernier décide qu’une immersion en étanche étanche sera bien plus agréable. Il faut de ces courageux expérimentateurs pour progresser dans la connaissance technique.

La visi est meilleure que la semaine précédente, malgré une eau encore chargée.

4e gorgones

Les spirographes sont toujours tout panache au vent liquide.

4e spirographe

Gorgone orange et alcyon encroûtant apportent de la couleur sous l’éclairage du flash.

4e gorgone

4e alcyon encroutant

Côté discrétion, un poulpe passe presque inaperçu. Un de ses tentacules plonge dans un trou au fond duquel un autre individu est bloti : serait-ce madame en train de pondre ?

4e poulpe

« Hâte-toi lentement ». Cette devise adoptée par la plupart des nudibranches et proches parents de ceux-ci ne doit pas faire oublier que ces « limaces » sont de grands marcheurs, façon de parler. Si on rapporte à l’échelle de cette tylodine sur le morne fond le trajet à accomplir avant de retrouver l’éponge la plus proche, c’est une sacrée randonnée pour aller manger !

4e tylodine

La flabelline a trouvé un coin plus fourni, mais explore quand même.

4e flabelline

Quant à cette antiopelle, comme celle vue la semaine précédente, elle fait de l’escalade.

4e antiopelle 1

Est-ce une manie chez ces animaux ? Je ne sais pas. La suivante montre une agitation surprenante pour un tel mollusque. Le temps de prendre 2 photos et elle a fait un demi-tour ! Ça existe des antiopelles excitées ?

4e antiopelle 2

4e antiopelle 3

 

75 minutes après avoir basculé du côté obscur, nous redevenons terriens. Mais François est déçu : une fois encore les derniers sortis, alors que nous retrouvons le parking, les autres ont déjà terminé le casse-croûte…

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5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 01:15

 

20 mars 2010 - Roches Bleues - 9h30


Il fait beau. La mer bleue à peine ridée nous attend. Sur le parking, nous nous équipons quand, soudain, François prononce ces mots terribles : « mon bloc est vide »…

 

20 mars 2010 - Roches Bleues - 11h20


Après avoir écumé Port Vendres et Argelès à la recherche d’un club de plongée ouvert, nous sommes de retour, équipés, blocs pleins, au bord de l’eau. 11h21, je pénètre dans l’élément liquide sans me mouiller, pour le moment. L’eau est à 10°C et je ne sens pas encore sa fraîcheur. Un peu de palmage en surface en direction de la sortie de la crique et nous descendons dans une eau bleue d’au-dessus mais verte en dessous.

Un spirographe semble bien seul.

1ere spirographe

Ce n’est qu’une impression : avec un peu de recul, on voit bien que le coin est habité.

1ere francois

Ah non, c’est François ! Je me disais bien aussi que malgré la visi réduite et le peu de lumière, les poissons chassant au leurre bioluminescent ne sont pas fréquents dans le secteur…

Il y a ceux qui se montrent comme les nombreux spirographes tout panache déployé.

1ere spirographe 1

Il y a ceux qui croient être cachés mais qui sont facilement repérables, comme les langoustes.

1ere langouste

Et il y a ceux qui restent cachés comme en pleine nuit alors qu’il est midi, même s’il est difficile de le deviner dans cette ambiance de pénombre. Ce petit crénilabre n’a pas l’air motivé pour quitter sa cachette.

1ere poisson cache

66 minutes après avoir basculé du côté obscur, nous redevenons terriens.

 

21 mars 2010 – Cap Gros – 9h30


Les pensionnaires du cimetière de Port Vendres ont une vue imprenable sur la mer. De ce que j’en sais, aucun ne s’en est jamais plaint. Bien sûr, il en est que l’on préférerait entendre encore s’exprimer au sujet de la Grande Bleue. C’est ainsi…

La pente est raide avant la petite plage. Puis du palmage pour passer les premières roches avant de s’immerger dans une eau très chargée. La visi n’est même pas de 2 petits mètres, ces mètres qui ont rétréci à cause de la fraîche température.

Je ne reconnais pas bien le site tant visité d’année en année. Difficile d’utiliser mon nouveau jouet qui n’est pas adapté à la macro et dont j’essaie d’apprendre à me servir. Difficile d’utiliser le flash avec tant de particules. Alors, comme je le faisais avant, j’éclaire avec le phare tandis qu’avec les 2 autres mains je bidouille le caisson…

2e alcyon

C’était une bonne idée cette greffe de tentacules de céphalopode…

Dans cette soupe, François déniche des tas de petites choses. Il a un truc à la limite du surnaturel pour tirer le portrait des blennies et pour trouver des antiopelles. En voici une qui s’adonne à l’escalade :

2e antiopelle

68 minutes après avoir basculé du côté obscur, nous redevenons terriens.

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9 mars 2010 2 09 /03 /mars /2010 00:54
Un nouvel album regroupe les images des hippocampes observés ces deux dernières années entre Argelès et Port-Vendres.

hippocampe 17
J'ai également ajouté une douzaine d'images dans l'album faune sous-marine du Roussillon et une quarantaine dans l'album consacré aux nudibranches et leurs proches parents.
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8 mars 2010 1 08 /03 /mars /2010 02:16

La Moulade est vraiment un site intéressant qui peut être visité de nombreuses fois durant des années et qui pourtant peut toujours réserver de bonnes surprises. C’est aussi un site multi-niveaux accessible à tous. Alors, quand la surprise a le bon goût de rester dans 4 à 6 m d’eau, c’est encore mieux car même les baptêmes peuvent en profiter.

Quelques hippocampes ont élu domicile au bord de la grande faille et ils ont très peu bougé durant quelques semaines. Ce qui ne veut pas dire qu’il était pour autant facile de les trouver du premier coup d’œil au passage avec un baptême. Leur mimétisme est très bon tant qu’il n’y a pas d’éclairage artificiel pour les démasquer.

hippocampe 12

J’ai déjà parlé de ces poissons particuliers (voir Hippocampe ) au charme indéniable et à la survie précaire le long de nos côtes malgré leur protection.

L’identification spécifique des individus repose sur des critères morphologiques vagues, sujets à variations importantes, ne la rendant pas forcément aisée in situ. Par exemple, il faut mesurer le rapport entre la hauteur et la longueur du museau. Mais qui dit où commence le museau et où la hauteur doit être prise, sachant que le museau n’est pas un simple cylindre régulier ? Que dire de critères comme « filaments dermiques souvent présents » ou « corps habituellement moucheté », « la tête fait un angle de 90° avec le corps » (elle ne bouge pas ?).

hippocampe 48

C’est sur ces critères, notamment, que l’on doit pouvoir différencier un Hippocampus guttulatus d’un Hippocampus hippocampus qui, lui, n’a « habituellement » pas de filaments dermiques ni de mouchetures et surtout, un rapport longueur/hauteur du tube buccal plus petit (2,5 fois au lieu de 3 à 4 fois). Et la délinéation des espèces varie selon les sources documentaires. Pas très rigoureux tout ça…

hippocampe 45

Je vous laisse donc faire un petit exercice : promenez-vous sur les sites documentaires, regardez les photos et vérifiez que les critères sont bien respectés… Ensuite, regardez ceux de la Moulade et faites votre propre identification. Car le problème vient quand on a des individus au rapport buccal en faveur de H. guttulatus mais sans vraiment de mouchetures partout sur le corps, ni longs filaments dermiques, une petite crête sur la tête et un patron à marbrures épaisses.

hippocampe 34

hippocampe 35b

On pourrait penser aussi à une autre espèce, H. ramulosus, qui n’est pas valide pour tout le monde ! Mais que fait la biologie moléculaire ??? Certes, la biologie moléculaire est de peu d’intérêt pour le plongeur en immersion. En bref, à moins d’un individu au museau très court, pas facile pour le plongeur de base de savoir ce qu’il observe… Prenez des photos !

hippocampe 20

hippocampe 25

hippocampe 23

Difficile de tout faire rentrer dans des cases de manière à ce que ce soit fonctionnel, c’est-à-dire utilisable. J’ai toujours gardé en mémoire la pensée d’une grenouille de BD disant « la peste soit de ces savants naturalistes qui vous nomment une espèce sans lui demander son avis ». J’ai de la chance, jusqu’à présent, aucune de celles que j’ai décrites ne s’est plainte. Mais pour les hippocampes, je ne m’avancerai pas plus loin. Je laisse le soin aux savants naturalistes spécialistes de préciser et de rendre utilisable leurs observations. En attendant, cela n’empêche pas de regarder ces poissons vraiment pas comme les autres.

 

 

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1 mars 2010 1 01 /03 /mars /2010 02:06
Tout le monde le sait, il y a des requins à Paris : ces personnes aux dents longues prêtes à vendre leur âme, sinon celle de leurs collègues, pour un peu plus que plus. Je ne veux pas parler de ces sauvages animaux-là, mais des autres, les vrais, ceux dont la peau a influencé les développements en aéronautique, mais aussi l’inspiration de quelques couturiers qui ont pour clients ceux dont j’ai parlé au début. Or donc, où trouver des requins à Paris, à part chez un vendeur de poisson frais (avant expédition en char à bœufs vers la province armoricaine) ?

Très récent, l’aquarium du Trocadéro a son « tunnel aux requins ». Le plongeur en manque, loin de la mer, peut aller visiter cet endroit et se souvenir et/ou rêver un peu, c’est selon…

aquarium entree

Ambiance tamisée sur 2 niveaux, le cadre est agréable dans des volumes cependant pas toujours très bien adaptés à cette manie parisienne de se masser dans des espaces réduits.

aquarium interieur

Le haut mur du grand bassin reçoit les images projetées de séquences subaquatiques : balai de raies, rencontres avec des baleines…

aquarium ecrans

En face, les bassins regroupent des espèces classiques représentatives de différents environnements : un petit peu de la Seine, plus de l’Atlantique et de la Méditerranée.

aquarium mediterranee

aquarium bassin

Il y a des habitants qui ont plus de succès que d’autres, comme les terrrrrribles murènes. Je ne comprends pas pourquoi les gens réagissent si négativement devant ces poissons.

aquarium murenes

Bien sûr, les récifs tropicaux sont présentés avec leurs poissons multicolores.

aquarium tropical 1

aquarium tropical

aquarium poisson ange

Dans une série de petits aquariums sont exposés de petits animaux moins communs comme des hippocampes, des syngnathes et des anguilles de jardin pas trop craintives.

aquarium syngnathe

aquarium syngnathes

aquarium anguilles de jardin

Parmi ces poissons, les clowns ont beaucoup de succès auprès des enfants qui voient là, bien entendu, des parents d’un clown qui a eu une énorme réussite cinématographique. Mais se souviennent-ils qu’il essayait justement de s’enfuir d’un aquarium ?

aquarium clowns

Heureusement, soyez sans crainte lors de votre visite, il n’y a pas d’abominable personnage comme le dentiste (pouvait-on imaginer plus abominable qu’un dentiste ? Le père fouettard ? Un démon des enfers à la queue fourchue ? Le président de la république ?...).

En parcourant les couloirs, on traverse ce qui pourrait être une pièce du Nautilus, avec un portrait du capitaine Nemo.

aquarium nemo

Tandis que je prends mon temps pour essayer de faire une photo pas trop floue sans trépied dans cette pénombre, je constate que peu de monde s’arrête un instant pour regarder ce décor. Référence d’un passé imaginaire révolu ? Tout le monde se presse pour aller voir les « redoutables » créatures au bout du couloir.

Le grand bassin peut s’observer depuis le tunnel ou depuis la grande baie vitrée à l’étage.

aquarium grand bassin 2

Des carangues et quelques requins (pointe noire, gris, nourrice, léopard) occupent ce qui est le plus gros volume de l’aquarium.

aquarium grand bassin 1

aquarium grand bassin

L’ambiance rend difficile de s’imaginer sous l’eau parmi ces poissons :

 

 

Je suis toujours partagé entre l’envie d’aller voir et la gène que cela me cause de voir des animaux en captivité. Pour certains, je ne les verrai peut-être jamais in situ. D’autres m’ont rappelé de très beaux souvenirs. Et je suis un éternel gamin émerveillé devant les quelques méduses gracieuses, les syngnathes effilés, des crevettes transparentes, un targeur au mimétisme extraordinaire… Au final, ça me donne encore plus envie de repartir aller voir par moi-même comment c’est, en vrai. En avais-je vraiment besoin ?

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16 février 2010 2 16 /02 /février /2010 19:47
Un peu plus de 180 images des épaves ont été ajoutées dans les albums et le Pytheas a désormais le sien :
pytheas 311009 poupe 1
A consommer sans modération les soirs de manque au coin du feu tandis que la neige tombe...
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14 février 2010 7 14 /02 /février /2010 18:25
Après des aventures aussi longues que chaotiques, le site web d'Antares Sub fait enfin peau neuve !

antares sitewww.antares-sub.com
link


Retrouvez aussi les dernières infos et les fans sur Facebook :
http://www.facebook.com/pages/Argeles-Sur-Mer-France/Antares-Sub/251379936875 
link
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11 février 2010 4 11 /02 /février /2010 23:38

Il neige. Sous un ciel gris, le paysage perd ses couleurs pour se couvrir de blanc. C’est l’hiver, encore. La reprise de la saison n’est pas pour tout de suite. Les images de la saison passée sont comme ces photos qu’on ressort de temps en temps pour se repasser des histoires que l’on attend de revivre. L’an dernier, il y a eu beaucoup de visites des épaves…

bananier 40809 mat nbbananier 40809 mat+V&S nb

Le numérique donne des images lumineuses à l’écran. On peut accentuer les couleurs, saturer les teintes, trafiquer à loisir et garder les intermédiaires pour y revenir si on le souhaite. Les images des souvenirs sont aussi biaisées, modifiées et finissent dans un flou qu’on ne peut pas corriger.

bananier 40809 tourelle babord nbbananier 40809 tourelle babord 1 nb

Pourquoi dans mon esprit le mot épave est-il associé à quelque chose de vieux, qui a vécu ? J’ai du mal à m’imaginer une jeune épave qui fasse vraiment épave. Une épave, ça se doit d’être vieux, rouillé, un minimum délabré et surtout très en désordre.

bananier 40809 angle chateau nbbananier 40809 cheminee 1 nb

L’Alice Robert est devenu un lieu familier. Si familier qu’on ne songe même plus à l’appeler que par son petit nom, le Bananier. Descendre le voir, c’est rendre visite à une vieille connaissance au caractère un peu difficile, voire capricieux.

bananier 40809 citerne nb

Le Bananier est une véritable épave qui parfois offre des images floues d’origine, en couleurs mais souvent en camaïeu de bleus et de verts. Le Bananier laisse des images à l’esprit…

bananier 40809 canon proue nb 2bananier 40809 canon proue nb

On peut le découvrir une première fois, puis apprendre à le connaître en 100 fois, et plus… Avec le temps, des détails s’ajoutent aux repères. Avec le temps, les marques du vieillissement apparaissent : ce qui était une épave déjà épave devient une épave qui vit et vieillit.

bananier 40809 baignoire nbbananier 40809 coursives b nb

L’énorme masse de tôle semble figée, mais cette impression est aussi fausse que la solidité générale des structures traîtresses.

Dans cette immobilité subissant sans défense les assauts d’agresseurs aussi divers que filets, grappins et éléments, il subsiste l’immuabilité des sensations.

bananier 40809 double canon nbbananier 40809 double canon 2 nbbananier 40809 double canon

Alice Robert, 3 mois déjà que je suis ici et toi là-bas…

bananier 40809 bossoirs nb

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6 février 2010 6 06 /02 /février /2010 22:10

Cela fait bien longtemps que je n’ai plus parlé du Pytheas (voir Le Pytheas , Retour sur le Pytheas ). Cette épave n’a absolument rien en commun avec les 4 cargos de la région, et peu avec le Bazan. Le Pytheas semble être la plus vieille épave répertoriée du secteur (à moins que quelqu’un me communique des coordonnées d’une autre épave plus ancienne…). Il a coulé 41 ans après sa mise à l’eau, il y a un peu plus de 112 ans, ce qui lui donne un âge respectable. A l’inverse des autres, il a coulé tout seul, enfin, sans l’aide d’un sous-marin ni même d’une panne des machines. Les roches et la météo ont suffi. Comme le Bazan qui a sombré au bas des mêmes falaises, un peu plus loin, c’était un trois-mâts vapeur. Mais il était plus petit, mesurant seulement 50 m. Et malgré la proximité immédiate des roches, l’exposition aux caprices de la mer et le travail des scaphandriers, il reste plus de vestiges du Pytheas que de son voisin.

La plongée se déroule, entre 3 et 15 m, sur 4 zones : la chaudière, la poupe, les membrures et la zone de la proue.

La chaudière.

Ce gros cylindre, d’environ 3 m sur 3, peut être la première image de l’épave.

pytheas 311009 chaudiere 1

Peu encroûtée, en partie couverte de gorgones blanches, sa surface accueille nombre de flabellines, hervias, planaires et clavelines.

pytheas 311009 chaudiere

Je suis toujours intrigué par une zone sans aucune colonisation ni encroûtement visible comme sur le reste de la surface, selon un découpage net et précis dans la zone pourtant la plus habitée par les gorgones. Est-ce dû à un alliage différent ? A une toxicité du substrat ?

pytheas 311009 chaudiere 5

L’ouverture circulaire près de la base, côté vers le large, permet de jeter un œil aux tubulures à l’intérieur , envasé.

pytheas 311009 chaudiere 4

La poupe.

C’est la seule structure du navire en partie conservée.

pytheas 311009 poupe

Elle est posée sur bâbord et ce qui devait être le gaillard d’arrière est à présent très ajouré.

pytheas 311009 poupe 1pytheas 311009 poupe contre

En contournant par l’arrière, la cambrure très accentuée se dessine et on découvre les emplacements vides de l’hélice et du gouvernail, disparus.

pytheas 311009 poupe 2pytheas 311009 gouvernail

En remontant vers la côte, on longe ce qui reste de la quille et ce qui doit être un segment de l’arbre de transmission.

pytheas 311009

Les membrures.

En remontant en direction de la côte, sur une vaste surface de la pente douce s’étalent les membrures.

pytheas 311009 membrures 1pytheas 311009 membrures 2

Il faut fouiller sous ces tôles pour dénicher les poulpes. Puis, en remontant la pente, on rejoint la paroi rocheuse.

pytheas 311009 membrures

Il faut passer sous l’arche pour accéder à la dernière zone à visiter.

pytheas 311009 arche

La zone de la proue.

Dans cette faille étroite et peu profonde se trouvent des restes des chaînes de mouillage.

pytheas 311009 ancre et chaine

Les anneaux sont soudés par la rouille et l’encroûtement.

pytheas 311009 chaine

Juste à côté se trouve l’une des deux ancres.

pytheas 311009 ancre

Il y a 2 ans encore, la seconde ancre était posée contre celle-ci. Elle s’est évaporée… Je suppose qu’elle doit servir de bibelot dans un jardin, au bord d’une piscine, dans un salon… M’étant replongé dans le livre d’Hervé Levano Les Epaves de la Côte Vermeille, une de mes références pour ces histoires d’Histoire, je suis tombé sur un petit encart que j’avais oublié (p. 38) :

« Une ancre ancienne, parée d’épaisses concrétions, est bien plus belle sous l’eau qu’à l’air libre. Combien d’ancres de ce type ont-elles rouillé au fond d’un jardin ou devant une capitainerie ? J’espère que les lecteurs sauront se contenter d’observer sans les remonter… »

J’ai cité cet exemple de vol égoïste dans un article paru récemment. J’en parlerai plus largement prochainement dans ces pages virtuelles.

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30 janvier 2010 6 30 /01 /janvier /2010 18:22

Le site de la Moulade a plusieurs caractéristiques qui le rendent intéressant. C’est un site  multi-niveaux où tout le monde peut se faire plaisir, en explo ou en formation, du baptême aux autonomes. Les différents reliefs et faciès hébergent une riche biodiversité, du mérou au plus minuscule nudibranche. J’aime passer presque à chaque visite dans la « faille des corbs », nommée ainsi en raison de la présence permanente de ces poissons. Cette anfractuosité, de moins d’une dizaine de mètres de long, d’environ 5 à 6 m de haut et peut-être de 2 m de large à son entrée, abrite une intéressante diversité d’éponges.

paroi de la faille

 

J’ai déjà donné très brièvement quelques informations sur ces animaux dans l’article montrant des exemples de leur squelette interne (voir A quoi ressemblent les os des éponges ? ). Je vais cette fois simplement présenter la diversité des éponges fixées sur une paroi de la faille.

 

Les éponges à squelette calcaire représentent à peu près 10% des éponges connues. Sur la paroi, je n’en ai vu que 2 espèces proches : clathrine jaune et clathrine blanche (?).

Clathrina clathrus

Clathrine blanche

 

80% des éponges sont des Demosponges. Elles sont également très majoritaires sur cette paroi. La plus visible est la grande axinelle Axinella polypoides.

Axinella polypoides

Une autre axinelle, bien plus petite, est présente : Axinella damicornis

Axinella damicornis 1

La Petrosia ficiformis permet au plongeur de savoir où chercher les doris dalmatiens toujours présents dans la faille.

Petrosia ficiformis 1

Petrosia ficiformis

D’aspect un peu comparable, mais de couleur grise : Chondrosia reniformis

Chondrosia reniformis

De couleur grise aussi, mais plus en boule avec un aspect « chair de poule » : Sarcotragus spinosulus

Sarcotragus spinosulus

Certaines éponges privilégient le développement en surface plutôt qu’en volume, comme Cliona viridis

Cliona viridis

Hemimycale columella

Hemimycale columella

Reniera fulva

Reniera fulva

Pleraplysilla spinifera

Pleraplysilla spinifera

ou Spirastrella cunctatrix

Spirastrella cunctatrix

D’autres forment des lobes très colorés, ce qui les rend faciles à trouver au milieu de tout ce qui recouvre le substrat : Oscarella lobularis

Oscarella lobularis

Oscarella lobularis 1

Oscarella lobularis + sp.

 

L’identification n’est pas toujours facile à faire. J’avais déjà cité le cas de la confusion possible entre Spirastrella cunctatrix et Crambe crambe (voir A quoi ressemblent les os des éponges ? )

Crambe-crambe.jpg

Se fonder sur les formes et les couleurs ne met pas à l’abri de doutes lors de la recherche dans la documentation. Par exemple, est-ce bien un exemplaire d’Aplysina ?

Aplysina.jpg

Et celui-ci, est-ce Disidea avara ?

Disidea-avara.jpg

 

Et inévitablement, il y a des individus que je n’ai pas su identifier. Je suis donc preneur d’informations sur les deux exemplaires suivant :

eponge x

eponge y

Bien entendu, toute information permettant de corriger ce que je viens de raconter est la bienvenue.

 

Sur cette paroi, c’est plus d’une douzaine d’espèces d’éponges qui sont observables. Et j’en ai sûrement oublié ! Il faudrait passer plus de temps et examiner minutieusement, ce qui est rarement compatible avec l’envie des plongeurs en explo qui veulent voir du paysage...

Cette faille abrite aussi des bryozoaires (faux corail, dentelle de Neptune), des mollusques (divers nudibranches), des vers (serpules), des cnidaires (alcyons, gorgones), des crustacés (crevettes bouquet et cavernicole, petite langouste, homard l’an dernier), des échinodermes (ophiures, oursins, étoiles de mer) et bien sûr des poissons (corbs, gobies à lèvres rouges, rascasses, chapon, congre, murène parfois). Peu profonde, facile d’accès, abritée, c’est l’endroit idéal pour sensibiliser les débutants à la biodiversité et vérifier leur maîtrise de la stabilisation…

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