27 mars 2010 - l’Alice Robert - 9h30
La veille, Sam a usé de ses talents de négociateur pour me vendre une plongée sur le Bananier. Difficile me demanderez-vous ? A priori, non, sauf lorsque le rendez-vous est à 7h30 le lendemain matin ! Plus tard dans la journée, François en rajoute une couche et je cède…
C’est donc physiquement présent mais cérébralement absent que je les retrouve par cette belle matinée. La mer est belle et la tram est encore couchée, elle. Le Canigou enneigé se détache sur un fond de ciel bleu.
L’eau est chargée sur les 25 premiers mètres puis ça s’améliore un peu, mais la lumière est faible et les particules encore nombreuses.
Quelques mètres de visi sur l’épave et cela suffit à se faire plaisir. Un tour jusqu’à la proue puis nous remontons tout le bateau. François fait un arrêt photo sur le reste de tuyauterie recouvert de corynactis colorés.
Nous poussons jusqu’au double canon un peu noyé dans la pénombre d’une eau verte.
Au palier, nous planons parmi ces fragiles êtres venus d’ailleurs : cténaires aux couronnes de cils vibratiles irisés et autres cnidaires en chapelets urticants.
39 minutes après avoir basculé du côté obscur, nous redevenons terriens.
28 mars 2010 - Roches Bleues - 10h
Sortie dominicale hebdomadaire du Dauphin Catalan. François, bien entendu, répond présent et me propose de me joindre à eux. J’en parle aux parisiens descendus à l’occasion et nous voilà tous les 4 sur la petite plage. Pierre-Franck doit tester une nouvelle combi étanche et François une nouvelle technique d’immersion en étanche pas étanche. Après un test aussi bref qu’informatif, ce dernier décide qu’une immersion en étanche étanche sera bien plus agréable. Il faut de ces courageux expérimentateurs pour progresser dans la connaissance technique.
La visi est meilleure que la semaine précédente, malgré une eau encore chargée.
Les spirographes sont toujours tout panache au vent liquide.
Gorgone orange et alcyon encroûtant apportent de la couleur sous l’éclairage du flash.
Côté discrétion, un poulpe passe presque inaperçu. Un de ses tentacules plonge dans un trou au fond duquel un autre individu est bloti : serait-ce madame en train de pondre ?
« Hâte-toi lentement ». Cette devise adoptée par la plupart des nudibranches et proches parents de ceux-ci ne doit pas faire oublier que ces « limaces » sont de grands marcheurs, façon de parler. Si on rapporte à l’échelle de cette tylodine sur le morne fond le trajet à accomplir avant de retrouver l’éponge la plus proche, c’est une sacrée randonnée pour aller manger !
La flabelline a trouvé un coin plus fourni, mais explore quand même.
Quant à cette antiopelle, comme celle vue la semaine précédente, elle fait de l’escalade.
Est-ce une manie chez ces animaux ? Je ne sais pas. La suivante montre une agitation surprenante pour un tel mollusque. Le temps de prendre 2 photos et elle a fait un demi-tour ! Ça existe des antiopelles excitées ?
75 minutes après avoir basculé du côté obscur, nous redevenons terriens. Mais François est déçu : une fois encore les derniers sortis, alors que nous retrouvons le parking, les autres ont déjà terminé le casse-croûte…