Le climat varie souvent en fonction de l’altitude, ce qui provoque un étagement de la végétation et des changements d’écosystèmes pour finir par les neiges éternelles qui blanchissent les plus hauts sommets. C’est presque pareil pour les épaves, sauf que les singes ne s’observent que sur le Bananier…
Le climat sur les épaves de la Côte Vermeille est très mystérieux. Quant à prédire la limite avec le brouillard ouaté, c’est carrément de la divination. Une nouvelle fois, nous avons pu en faire l’expérience sur le Saumur.
Le bout de balisage nous a guidés jusque sur le château et plus précisément sur un bossoir bâbord. Le sommet des structures émerge alors que les ponts sont masqués par la couverture blanche du brouillard.
Elément emblématique de cette épave, la mitrailleuse, montée sur la tourelle bâbord du gaillard avant, se trouve approximativement à la même profondeur que le sommet du château. C’est donc confiant que j’emmène mon binôme vers la proue pour qu’il découvre le symbole encore mobile du Saumur. Nous passons la cassure et longeons les cales dans la brume épaisse. Nous remontons le long de la tourelle et finalement, même s’il est à peine moins dense, le brouillard nous enveloppe encore à cette altitude. Raté…
Selon l’habitude, je lui montre que l’arme tourne encore sur son axe. Mu par une sorte de réflexe remontant sans doute à l’enfance , il prend instinctivement une position explicite aux commandes de la mitrailleuse.
Quelques instants plus tard, nous faisons le chemin inverse pour regagner le château… Que nous retrouvons émergeant comme nous l’avions laissé.
Le début de la remontée nous donne une vue générale de la partie émergée du château, entourée de brouillard.
D’une partie à l’autre de l’épave, à la même altitude, les conditions climatiques peuvent varier, rendant aléatoire la prédiction de la visi. On est encore loin d’un bulletin météo prédisant le climat selon l’altitude de visite des épaves…